Pour Jean, c’est sur le Calvaire que se réalise le passage de l’ancienne à la nouvelle Pâque.
L’évangéliste le met en évidence en situant chronologiquement la mort de Jésus dans l’après-midi du 14 Nisan, au moment où dans le temple de Jérusalem on immolait les agneaux pour la Pâque, et en citant une prescription de l’Exode relative à l’agneau pascal (cf. Jn 19,37 ; Ex 12, 46)
La résurrection est saisie dans sa cause.
Déjà la résurrection est contemplée comme virtuellement présente et agissante à l’heure où le Christ meurt. Elle est saisie dans sa cause, l’obéissance aimante du Fils jusqu’à la mort, avec, de la part du Père, la promesse de glorifier le Fils.
Pour Jean l’heure du Calvaire inclut déjà la résurrection du Christ, nous en avons une confirmation historique. On sait que les Eglises d’Asie Mineure, fondées ou guidées par lui, célébraient Pâques le 14 Nisan, jour anniversaire de la mort du Christ et non de la résurrection.
Ailleurs l’Église célébrait Pâques le dimanche. On sait aussi, par des textes parvenus jusqu’à nous, que dans la liturgie de ces Églises d’Asie, ce jour ne commémorait pas seulement la mort du Christ mais aussi, à égalité, sa victoire et sa résurrection.
En présentant Marie au pied de la croix, Jean place donc Marie au cœur même du mystère pascal.
Elle n’assiste pas seulement à la défaite et à la mort de son Fils, mais aussi à sa glorification. "Nous avons vu sa gloire", s’écrie Jean dans le Prologue ; il se réfère principalement à la gloire de la croix. Marie peut dire aussi qu’elle a vu sa gloire, si différente, si nouvelle, par rapport à toute gloire jamais imaginée par les hommes.
Elle a vu «la gloire de Dieu» qui est l’amour.