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Marie est Reine parce qu'elle est Mère de Dieu. Marie est reine parce que son Fils, étant Fils de Dieu, est rempli de gloire et de majesté, il est roi, bien plus que David, car son règne n'aura pas de fin (Lc 1, 32-33). Saint Grégoire de Nazianze appelle Marie "Mère du Roi de tout l'univers", "Mère Vierge, (qui) a enfanté le Roi du monde entier"[1]. Et saint Alphonse de Liguori dit :"Puisque la Vierge Marie a été élevée à la dignité si haute de Mère de Dieu, c'est à bon droit que l'Eglise lui a décerné le titre de Reine"[2].
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Marie est Reine parce est victorieuse du péché (dogme de l'immaculée conception) et parce qu'elle est victorieuse de la mort (dogme de l'Assomption) : « La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l'univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort. » (Vatican II, Lumen gentium 59)
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Marie est Reine parce qu'elle a coopéré à notre rédemption et qu'elle est devenue notre mère dans l'ordre la grâce. Marie est Reine de la manière dont Jésus est Roi, sans conquête militaire, son royaume « n'est pas de ce monde » et « Quiconque est de la vérité écoute sa voix. » (Jn 18,36-37), Roi crucifié, et ressuscité. « la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d'une manière toute spéciale »[3].
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Dans le livre de l'Apocalypse où Jésus est sans cesse désigné comme Agneau, il est dit qu'avant la fin du monde, Jésus se manifestera comme Roi des rois au moment de la chute de Babylone (Ap 17, 14 et Ap 19, 16). C'est encore une manière d'envisager la royauté de Marie, avant le retour du Christ. Cette royauté est un corollaire de sa maternité spirituelle à notre égard. Cette perspective est suggérée quand, en 1954, le pape Pie XII institua la fête de Marie Reine, et ordonna également que, « ce jour-là, on renouvelle la consécration du genre humain au Cœur Immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie. C'est là, en effet, que repose le grand espoir de voir se lever une ère de bonheur où régneront la paix chrétienne et le triomphe de la religion. »[4]
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Finalement, Marie est Reine car le jugement a été remis au Fils (Jn 5,22) et son Fils reviendra dans la gloire pour le jugement dernier (Mt 25). La tradition pense alors que Marie aura un rôle de médiatrice de clémence[5].
[1] S. Gregorius Naz., Poemata dogmatica, XVIII, v. 58 : P. G. XXXVII, 485
[2] S. Alfonso, Le glorie di Maria, p. I, c. I, I
[3] Pie XII, Encyclique Ad Cœli Reginam sur la Royauté de Marie 11 octobre 1954, § 24 et 25
[4] Pie XII, Encyclique Ad Cœli Reginam sur la Royauté de Marie 11 octobre 1954, § 34
Le Christ est roi, c'est pourquoi, quand nous fêtons le Christ roi, nous renouvelons la consécration du genre humain au Sacré Cœur de Jésus » (Pie XI, Quas primas N° 19). De la même manière, parce que Marie est reine, nous consacrons le genre humain au cœur immaculé de Marie.
[5] Lettre encyclique Redemptoris Mater, 25 mars 1987, n° 41
Synthèse F. Breynaert