Les premières traces de fêtes en l’'honneur de la Conception de la Vierge Marie apparurent très tôt en Angleterre, puis en Normandie, avec la Fête aux Normands. La Normandie fut pendant longtemps la seule région du royaume de France où on la célébrait. Ce sujet a été l’occasion de nombreuses disputes théologiques, jusqu’à la proclamation du dogme du dogme de l’Immaculée Conception, en 1854. L’évêque Fulbert de Chartres (960-1028) a été l’un des promoteurs de cette fête de la Conception et a développé ses convictions dans le Sermon VI sur la Nativité de Marie.
Fulbert de Chartres attribue à la Vierge Marie une pureté admirable depuis la conception :
« Il y n'a pas doute que dans cette nécessaire conception, un esprit vivifiant et incandescent ait rempli chacun des deux parents d'un pouvoir singulier et que la protection et la visite d'anges saints ne manquât jamais. »[1]
Fulbert pense donc que Joachim et Anne ont été au centre d'une intervention mystérieuse de la part de Dieu, qui les aurait rendus aptes à engendrer une créature en dehors du commun, et qui avait devant soi un avenir lourd d'événements surnaturels.
Ainsi, le Seigneur a voulu que Marie ait une splendeur unique, issue d'une pureté admirable :
« Vierge extraordinairement bienheureuse, tu ne peux, quant aux mérites, être comparée à personne ; tu ne peux, en ce qui concerne la chasteté, être égalée par personne. »[2]
[1] Fulbert de Chartres, Sermo VI in Nativitate B.V.M., PL 141, 326 C.
[2] Fulbert de Chartres, Sermo VI in Nativitate B.V.M., PL 141, 327A.
-sur saint Fulbert de Chartres (960-1028), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la sainteté de Marie Immaculée, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l'Immaculée Conception, du IXe au XIIIe siècle, dans l’Encyclopédie mariale