Saint Maxime le Confesseur explique[1] qu'une nature est définie par un « logos ». Tous les hommes, Adam qui a été façonné par Dieu, nous qui sommes nés d'une semence humaine, le Christ qui a été conçu virginalement, tous les hommes ont la même nature, le même logos. Mais en plus du « logos », il y a le « tropos » (mot qui en français donne tropisme, qui signifie mouvement, tendance, inclination).
Le tropos peut :
- être conforme à notre nature (les vertus),
- être opposé à notre nature (le péché),
- dépasser, sans la falsifier, notre nature (divinisation).
Textes choisis :
« L'opposition à la raison et à la loi a pour cause le tropos du mouvement qui correspond à un mauvais usage, et non le logos de la puissance qui est conforme à la nature. [...] Mais le vouloir humain du Sauveur, comme tout ce qui est humain en lui, bien qu'il fût naturel, n'était cependant pas celui d'un homme pur et simple comme nous, puisque, d'une façon supérieure à nous, il était totalement divinisé par l'union... »[2]
« Par tout ce qu'il est devenu à cause de nous et tout ce qu'Il a fait pour nous, il a confirmé la vérité de son Incarnation, sans jamais falsifier ni notre nature, ni rien de ce qui lui appartient de manière naturelle et irréprochable, bien qu'il ait divinisé cette même nature avec toutes ses propriétés, comparable au fer incandescent, la rendant tout entière capable d'accomplir des œuvres divines en la compénétrant par l'union, étant devenu un avec elle, sans confusion, selon la même et unique hypostase. » [3]
[1] St Maxime le Confesseur, Opuscule 4, PG 60 A - 61 A
[2] St Maxime le Confesseur, Opuscule 20, (PG 236 C D, traduction par F-M LETHEL, Théologie de l'agonie du Christ, Beauchêne, Paris 1979, p. 75-76)
[3] St Maxime le Confesseur, Opuscule 4, (PG 60 AC, traduction par Léthel, Ibid.,p. 66)