L’ange de l’Annonciation est absolument indispensable. Marie est la toute première qui reçoit la révélation de « ce que l’œil n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu, de ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme » (1Co 2,9).
Elle ne pouvait pas inventer cela toute seule, à force de concentration et de méditation. Elle ne pouvait pas davantage l’apprendre de quelqu’un d’autre en ce monde.
Pour revenir à la question centrale, il faut noter que Luc prend soin, à deux reprises, d’indiquer au lecteur la source de son récit : « Marie gardait tout cela dans son cœur » (Luc 2,19 et 2,51).
On la retrouve d’ailleurs de nouveau au début de son deuxième livre (les Actes des Apôtres) : Marie est là, au milieu des apôtres et des disciples qui forment l’Église Mère de Jérusalem. Elle n’est pas restée à Nazareth, elle n’est pas une pauvre fille de la campagne dépassée par les événements !
Je ne dis pas que Marie savait tout d’avance. Elle chemine dans la foi, comme nous. En ce sens elle est bien notre sœur. Elle s’étonne, elle s’inquiète, elle s’interroge: « Comment cela sera-t-il ? »
La question qu’elle pose à l’ange la poursuivra toute sa vie : à Bethléem, au Temple (quand l’enfant a douze ans), à Cana, au Calvaire.
Elle ignore le comment.
En revanche elle connaît le cela, le miracle : la Puissance du Très-Haut l’a prise sous son ombre et son fils est le Salut du monde.
À cela, elle adhère de toute son âme, et elle coopère de tout son cœur. C’est pourquoi elle est notre Mère.
Père Alain Bandelier
Père Alain Bandelier