« Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi » (Lc 24, 39)
L'évangéliste saint Matthieu écrit que le Christ, prenant avec lui Pierre, Jacques et Jean, fut transfiguré devant eux : son visage resplendit alors comme l'éclair et ses vêtements devinrent blancs comme neige. Mais eux, ne pouvant supporter la vision, tombèrent la face contre terre (Mt 17,1s).
C'est pourquoi, afin de se conformer exactement au plan divin, au Cénacle notre Seigneur Jésus apparaissait encore sous l'aspect qu'il avait auparavant, et non pas selon la gloire qui lui est due et qui convient au Temple de son corps transfiguré.
Il ne voulait pas que la foi en la résurrection se porte sur un autre aspect et sur un corps différent de celui qu'il avait reçu de la Vierge et dans lequel il est mort crucifié, selon les Écritures.
En effet, la mort n'avait pouvoir que sur la chair, dont elle allait être chassée. Car, si son corps mort n'est pas ressuscité, quelle est cette mort qui a été vaincue ?... Ce ne pouvait être ni seulement une âme, ni un ange, ni même seulement le Verbe de Dieu...
Par ailleurs, que le Seigneur soit entré toutes portes closes (Jn 20, 19), quiconque est sensé comptera cela aussi parmi les preuves de sa résurrection.
Il salue ses disciples par ces mots : « Paix à vous » (Jn 20, 19. 20), montrant ainsi qu'il est lui-même la paix. Car ceux auprès de qui il se rend présent en reçoivent un esprit parfaitement apaisé et tranquille.
C'est assurément ce que saint Paul souhaite aux fidèles quand il dit :
« Que la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, garde votre coeur et votre intelligence dans le Christ Jésus » (Ph 4,7).
Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444),
Commentaire sur Jean, 12 ; PG 74, 704-705