La maladie et la vieillesse diminuent l'action et recueillent sur l'essentiel, qui est de l'ordre de l'amour. « Parce qu'il aime, l'homme peut souffrir - mais il devient plus grand et vaste d'avoir su aimer, apprivoiser, communier. [...] L'homme dépasse le monde créé en tenant dans ses bras tout ce qu'il aime » [1] C'est un temps de liturgie :
Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t'offrir notre action de grâce, à toi, Père très saint.
Car tu as fait participer d'une manière unique
la bienheureuse Vierge Marie au mystère de la souffrance,
pour qu'elle brille comme un signe de salut et d'espérance
aux yeux des malades qui invoquent sa protection ;
Ils contemplent en elle le modèle du cœur
qui consent en tout à ta volonté,
et qui se conforme pleinement au Christ,
lui qui, dans son amour pour nous,
a porté nos souffrances et s'est chargé de nos douleurs.[2]
Ici plus que partout, nous entendons l'appel à un autre univers, ici affleure le mystère de Dieu qui crée et nous recrée, nous aime pour toujours, pour une vie éternelle : « Quand ton corps se refuse l'usage de tes jambes, quand il se détruit... pense à ce sang éternel [le sang du Christ] qui est en toi, à cet acte continu de vie, qui est l'infini de Dieu en toi ou le secret dévoilé de nos origines ! »[3]
Nous te saluons, Vierge en qui repose la Parole.
Tu es la porte du Paradis :
Quand tu donnes Dieu au monde, tu nous ouvres le ciel.[4]
[1] Françoise Burtz, L'Appel infini, Lettres à Andrée, éditions Anne Sigier, 2006. Lettre 22, p. 75
[2] Préface eucharistique de la messe votive 44 « Marie, salut des malades », (rite romain, messes en l'honneur de la vierge Marie, 1988).
[3] Françoise Burtz, Ibid., Lettre 8, p. 33
[4] Antienne d'entrée de la messe votive 46 « Marie, porte du ciel », (rite romain, messes en l'honneur de la vierge Marie, 1988).
Françoise Breynaert