En Espagne, saint Jean de Matha (1160-1213) a fondé le 17 décembre 1198 l'Ordre des Trinitaires (Ordre de la Très Trinité et de la Rédemption des Captifs) ; il s'agissait de libérer les chrétiens faits prisonniers pendant les croisades, et tous les hommes (noirs ou blancs) faits esclaves par les pirates de la mer méditerranée par les musulmans.
Il fut favorisé d'une apparition de la Vierge qui l'encouragea dans sa mission. Il priait le rosaire qui était alors une dévotion récente[2].
L'ordre des Trinitaires existe encore aujourd'hui, et lutte encore pour libérer les esclaves des temps modernes, drogues et prostitutions, travaux forcés, esclavages et servitudes qui se développent à la faveur de la mondialisation[3]...
Dans le sud de la France, saint Pierre Nolasque (1189-1259) commença de racheter les esclaves chrétiens des Maures (arabes) avec ses propres deniers. Se sentant impuissant à endiguer la situation et il songea se retirer du monde pour mener une vie contemplative mais dans la nuit du 1er au 2 août 1218 que la Vierge Marie lui inspira, éclairant son intelligence, de fonder un ordre religieux qui se dédia aux oeuvres de miséricorde, spécialement à la rédemption des esclaves, même au prix de la vie.
Ainsi naquit l'ordre de Marie de la Merci (Merci c'est-à-dire Miséricorde), ou ordre des Mercédaires. La Vierge est considérée des religieux mercédaires comme leur mère et la mère des esclaves. Lors des rédemptions, les Mercédaires s'offraient comme prisonnier en remplacement de l'esclave si l'argent ne suffisait pas, jusqu'à l'arrivée d'Europe de la somme suffisante, ce qui n'advenait pas toujours à temps à cause des pirates. Le religieux était dans ce cas sauvagement tué en guise de représailles ![4]
Saint Vincent de Paul fut esclave à Tunis entre 1605 et 1607 et la tradition raconte que durant son incarcération il chantait souvent le Salve Regina (Salut reine, notre vie, notre douceur...).
A la fin de sa vie, il obtint la libération de 1200 esclaves et il envoya à Tunis les prêtres qu'il avait formé pour assister les prisonniers, en leur transmettant la douceur de Marie.
Depuis lors, la cathédrale de Tunis est dédiée à Notre Dame et à saint Vincent de Paul[5].
La fondatrice des sœurs de saint Joseph de Cluny, Anne-Marie Javouhey, accepte en juin 1828 de partir en Guyane, c'était donner un avenir possible pour ses orphelins de France et les esclaves africains... Elle s'emploie à soigner et protéger les lépreux, accueillir les esclaves maltraités... Et le 18 septembre 1835 le ministre de la Marine et des colonies lui donne la mission de préparer à la liberté et à la citoyenneté les esclaves de saisie arrivés à Cayenne. Critiques, accusations mensongères, tracasseries, difficultés inhérentes à la mission même... Mère Javouhey reste ferme dans son espérance : alliant la douceur à la fermeté et à la plus stricte justice, elle mènera des centaines d'esclaves à leur libération[6].
[1] Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p.761-771
[2] Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p.761-771
[3] http://trinitairesdefrance.free.fr/
[4] D'après Antonio Borrelli,www.santiebeati.it/dettaglio/71800
[5] Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p.761-771
[6] Extrait de l'exposé de Mme Dominique Boyer Lemoine, La fécondité des sœurs de saint Joseph dans le monde, mission de croissance et d'évangélisation, au Congrès en l'honneur de saint Joseph, à Gueberschwihr (France), mai 2012.
Synthèse F. Breynaert