Les actes de vertus accompagnés d’une certaine suavité spirituelle méritent le nom de « fruits » de l’Esprit Saint. La Vierge Marie est un exemple qui exerce sur nous une bonne influence.
1. La charité
Nous avons déjà parlé de la charité de Marie comme vertu théologale ; en tant que fruit, cette charité n’est autre que la suite ininterrompue de mouvements d’amour vers le Bien-aimé de l’âme des mouvements qui en pratique se traduisent par beaucoup d’actes d’admiration, d’adoration et de remerciement pour ses grandeurs et pour ses valeurs infinies. Se succédaient ainsi en Marie, presque sans interruption, des actes d’amour vers son Dieu.
Elle n’avait pas besoin de le chercher loin d’elle, car elle le possédait dans son cœur, elle le serrait entre ses bras.
Puis en se tournant vers de nous, ce mouvement d’amour de notre Mère se traduisait en actes fréquents de tendre compassion, de désir de notre bien, de pardon de nos offenses, d’ardente prière pour nos âmes.
2. La joie
Au fruit de la charité s’ajoute en Marie celui de la joie qui venait de se savoir en possession d’un si grand bien, la grâce divine dont l’ange avait salué "Pleine" ; sa douleur, même très grande, ne pouvait pas lui enlever cette joie.
3. La Paix
Le troisième fruit de l’Esprit Saint est la paix qui est la tranquillité de l’âme en ordre dans ses relations avec Dieu, avec soi-même et avec les hommes. Deux causes dérangent la paix : les désirs vains et la peur des choses extérieures qui nous troublent. Or, dans l’âme pure de Marie il y n’avait pas de désir autre que de plaire à son divin Fils; et comme son affection s’était enracinée dans la grâce divine, d’une façon si solide que moralement parlant, elle ne pouvait pas la perdre, Marie gardait toujours une paix parfaite, qu’aucune adversité ne put jamais déranger.
4. La patience
A la paix suit la patience qui est le quatrième fruit de l’Esprit Saint et concerne cet aspect de la force par lequel l’âme soutient les dures preuves de la vie. Or, la patience avec laquelle la Vierge soutint les douleurs supérieures à toutes les douleurs, particulièrement au pied de la croix, fut indescriptible.
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Gabriele M. ROSCHINI, OSM, Dizionario di mariologia, editrice studium – Roma 1961, p. 178-179