Le 2 février 2004, la Commission internationale anglicane - catholique romaine (ARCIC) a présenté un document commun « Marie : grâce et espérance dans le Christ ». Les paragraphes 23-25 concernent les noces de Cana.
23. [...] Jean donne une place marquante dans son évangile à la noce à Cana (2, 1-12), l'appelant le début (arche) des signes de Jésus. Le récit met l'accent sur le vin nouveau que Jésus apporte, un symbole du festin des noces eschatologiques de Dieu avec son peuple et du banquet messianique dans le Royaume.
Le récit est surtout porteur d'un message christologique : Jésus révèle sa gloire messianique à ses disciples et ils croient en lui (2, 11).
24. La présence de la mère de Jésus est mentionné au début du récit : elle a un rôle spécifique dans le déroulement de la narration. Marie semble avoir été invitée et être présente pour elle-même, non pas avec « Jésus et ses disciples » (2, 1-2) ; Jésus semble initialement présent comme faisant partie de la famille de sa mère. Dans le dialogue entre eux quand le vin vient à manquer, Jésus semble dans un premier temps refuser la requête implicite de Marie, mais y accède finalement. Cependant cette lecture de la narration laisse place à une lecture symbolique plus profonde de l'événement.
Dans les paroles de Marie « ils n'ont pas de vin », Jean attribue à Marie l'expression non pas tant d'une déficience dans l'organisation des noces que d'une nostalgie de salut de tout le peuple de l'alliance, qui a de l'eau pour la purification mais qui manque du vin de la joie du royaume messianique.
Dans sa réponse Jésus met d'abord en question sa relation antérieure avec sa mère (« Quoi entre toi et moi ? »), impliquant qu'un changement doit avoir lieu.
Il ne s'adresse pas à Marie en tant que « mère » mais en tant que « femme » (cf. Jean 19, 26). Jésus ne voit plus sa relation à Marie dans les termes d'une simple parenté terrestre.
25. La réponse de Marie, ordonnant aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira » (Jean 2, 5), est inattendue ; elle n'est pas chargée du festin (cf. 2, 8). Son rôle initial de mère de Jésus a radicalement changé. Elle apparaît maintenant elle-même comme une croyante à l'intérieur de la communauté messianique. À partir de ce moment, elle s'engage totalement envers le Messie et sa parole.
Il en résulte un nouveau type de relation, indiqué par le changement dans l'ordre des principaux personnages à la fin du récit : « Après cela il descendit à Capharnaüm, avec sa mère et ses frères et ses disciples » (2, 12).
Le récit de Cana ouvre en plaçant Jésus à l'intérieur de la famille de Marie, sa mère ; à partir de ce moment, Marie fait partie de la « compagnie de Jésus », elle est son disciple.
Notre lecture de ce passage reflète la façon dont l'Église comprend le rôle de Marie : aider les disciples à venir vers son Fils, Jésus Christ et à « faire tout ce qu'il vous dira ».
Commission internationale anglicane - catholique romaine (ARCIC),
« Marie : grâce et espérance dans le Christ », 2 février 2004, § 24-25