La cathédrale gothique est une image inédite de la création. On y trouve les trois plans de l'univers :
- le ciel (les voûtes),
- la terre (le sol)
- le monde souterrain (la crypte).
La crypte, milieu sombre et humide, est liée aux mystères de la résurrection. Elle présente la matrice de la vie et rappelle la fonction des grottes sacrées des religions primitives. La sortie de la crypte à la lumière du jour est assimilable à la naissance à la vie spirituelle.
Le sol de la cathédrale symbolise le lieu de la vie terrestre, le siège de l'âme incarnée, emprisonnée dans le labyrinthe de sa propre existence. Cf. le labyrinthe de la cathédrale de Chartres. Symboliquement, me monde souterrain peut aussi être associé au labyrinthe.
Le ciel évoque la Jérusalem céleste. Monde diurne qui régit l'accomplissement spirituel, il s'incarne dans la voûte. C'est là que l'on trouve la cohésion de la construction, grâce aux clés de voûte qui concentrent et diffusent les forces dans les colonnes, à l'image du Ciel qui répand ses principes sur la terre.
Comme une barque renversée, comme l'arche en quête du mont Ararat, la nef navigue dans le Ciel.
L'axe du monde, le carré du ciel et celui de la terre.
Le maître bâtisseur érige un mât, sorte d'antenne reliant la terre au ciel. C'est aussi le centre d'un cercle qui marque le plan horizontal et indique les proportions futures de l'édifice.
L'ombre du mât le matin, le soir détermine l'orientation Est/Ouest et le midi elle détermine l'orientation Nord/Sud.
Le mât sera détruit mais sa fonction d'axe du monde sera assumée par la flèche, au centre de la croisée.
A partir de ce cercle primitif, le « carré du ciel » donne l'orientation (les points cardinaux).
Le carré de la terre est celui de l'incarnation du principe céleste, il détermine la largeur de la nef et celle du transept, ce carré est donc en général un rectangle...
Le modèle de l'homme cosmique, la célébration du Christ incarné.
Le plan au sol de chaque cathédrale représente le corps de l'homme. La tête (l'autel), le cœur (la croisée des transepts), les pieds et les mains dans les portes.
Le nombre d'or partage l'homme de la tête au nombril et du nombril aux pieds. Le même canon règle les proportions de la cathédrale. C'est 1, 618.
Felix F. Schwarz, Symbolique des cathédrales, visages de la Vierge,
éditions du huitième jour, Paris 2003, p. 35-60,
Synthèse Françoise Breynaert.