Le monastère de -Damienne (Deir Sitt Dimyânah), dans le Wâdî as-Sîsibân, à 10 km au nord de Bilqâs (Basse-Égypte, province de Daqahliyya), est aujourd’hui le plus important couvent de moniales de l’Église copte orthodoxe. Il est construit sur le lieu du martyre de sainte Damienne, au IVès, que l’on fête le 20 janvier.
Le monastère de -Damienne (Deir Sitt Dimyânah), dans le Wâdî as-Sîsibân, à 10 km au nord de Bilqâs (Basse-Égypte, province de Daqahliyya), est aujourd’hui le plus important couvent de moniales de l’Église copte orthodoxe.
La tradition locale place en cet endroit le tombeau de la martyre Damienne, fille du gouverneur chrétien de la contrée, qui aurait vécu là en vierge avec quarante compagnes et y aurait subi le martyre sous Dioclétien. Hélène, mère de Constantin, y aurait fait élever un premier martyrium.
Plusieurs voyageurs du XVIIe et du XVIIIe siècles, tel le jésuite Claude Sicard, font état de fréquentes apparitions de la Vierge, en compagnie d’autres saints, lors du pèlerinage annuel qui avait lieu en ce couvent le 12 bachnas (20 mai).
Ces apparitions présentent d’étroites ressemblances avec celles décrites à propos du monastère d’Al-Maghti, lequel se trouve à quelque 15 km de distance. Il est vraisemblable que lorsque le couvent d’Al- Maghti fut détruit en 1438, les phénomènes surnaturels que la tradition locale y situait furent transférés à -Damienne.
Le dominicain Vansleb, qui se rendit en 1672 à « Gemiane » (Dimyânah), a vu pendant trois jours ces apparitions dans la chapelle sud du monastère, mais il y dénonça l’effet d’une illusion d’optique, la chapelle fonctionnant à la manière d’une camera obscura sur la coupole de laquelle, par l’entremise d’une fenêtre étroite, étaient projetées des images de personnes situées à l’extérieur ; la crédulité populaire faisait le reste et voyait par exemple la Vierge dans « l’ombre d’une femme qui porte un enfant sur ses bras ». « Ils sont tellement entêtés de la vérité de cette apparition, remarque Vansleb, que si quelqu’un la leur voulait contester, il courrait le risque de se faire assommer. »
Le dominicain remarqua d’ailleurs que le même phénomène se produisait dans une église voisine, ce que confirme l’histoire des patriarches d’Alexandrie, qui évoque de nombreux sanctuaires du Delta où apparaissait régulièrement la Vierge. Vansleb ajoute : « Pour achever le récit de cette apparition, je dis qu’elle dure trois jours de suite, pendant lequel temps il y a un si grand concours de peuple dans cette chapelle qu’on y étouffe presque, et lorsqu’ils aperçoivent quelque ombre sur la muraille, ils poussent des cris de joie, disant en leur langue : “Selam lak Kaddis Filan” ou “Je vous salue saint N.N.”, chantant son hymne et lui adressant des vœux et des prières. Et de tous les saints que leur Eglise révère, je n’ai vu invoquer que ces quatre seulement, qui sont la Vierge, saint Georges, saint Menna et saint Poctor »
Source:
Extraits de Christian CANNUYER, professeur de l’université catholique de Louvain article «DEIR DIMYANAH», dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007.
-Sur le monastère d’Al-Maghti, dans l’Encyclopédie mariale
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