Le monastère de l’Église copte orthodoxe d’Alexandrie d’Al-Mouharraq est également connu sous le nom de « monastère de la Vierge », ou encore « monastère de la montagne de Qosqam ». Il est situé à 12 km à l'ouest d'Al-Qoussieh, en Haute-Égypte. Deir Al-Mouharraq est l'une des étapes du voyage de la Sainte Famille en Égypte, et il est un lieu de pèlerinage important.
Le monastère d'Al-Mouharraq est connu aussi sous le nom de « monastère de la Vierge » ou encore « monastère de la montagne de Qosqam ».
Il est situé à 12 km à l'ouest d'Al-Qoussieh, en Haute-Égypte.
Le monastère aurait été fondé par saint Pacôme (†348), l'initiateur du cénobitisme [vie monastique à plusieurs], ou par ses disciples.
Actuellement, il est habité par environ 90 moines guidés par un évêque. L'Église a été restaurée et décorée en 1880. [1]
L'Homélie de Zacharie, évêque de Sakha (Xoïs, dans le Delta), sous le patriarche Simon (693-700) retrace les étapes du voyage de la famille en Égypte, Deir Al-Mouharraq est l'une de ses étapes.
La liturgie fait écho à cette tradition : le synaxaire du 20 Kiâhk présente ce lieu comme "le couvent de Notre Dame, la Vierge pure, Marthe Marie, Mère de la lumière, par laquelle est venu le Sauveur du monde et de la cité de Qûsîah."
De manière générale, la tradition copte considère que l'église du monastère fut, vers 390, la première en Égypte à avoir été dédiée à la Vierge Marie (l'anniversaire de cette consécration est célébré chaque année le 6 hâtour/15 novembre par la liturgie copte).
La dédicace de l'église à la Vierge Marie aurait été précédée d'une apparition de Notre-Dame à l'archevêque Théophile d'Alexandrie (345-412).
La Vierge Marie lui révéla que l'église du monastère, sur la « montagne de Qosqam », avait été bâtie par les apôtres, transportés miraculeusement en ces lieux sur un nuage en compagnie du Christ ressuscité, de sa Mère, de Marie de Magdala et de Marie Salomé.
Le Christ y aurait même célébré personnellement la première Eucharistie après Pâques, en souvenir des six mois de son enfance passés en ce lieu, avec Joseph, Marie et leur servante Salomé (une cousine de la Vierge), compagne de leur exil.
Le mont Qosqam vérifiait ainsi la prophétie d'Isaïe :
« Ce jour-là, il y aura un autel dédié au Seigneur au milieu du pays d'Égypte. » (Is 19,19)
La Vierge Marie promet à Théophile que tous ceux qui visiteraient cette église obtiendraient la rémission de leurs péchés et qu'elle les aiderait à persévérer dans la foi jusqu'à la fin de leur vie.
L'apparition de la Vierge à Théophile semble cependant un artifice littéraire, imaginé pour conforter la tradition sur le séjour de la Famille en Égypte. En effet, l'Homélie de Zacharie, évêque de Sakha (Xoïs, dans le Delta), sous le patriarche Simon (693-700) semble un texte plus ancien que le récit de la Vision de Théophile, or l'Homélie de Zacharie retrace les étapes du voyage sans avoir recours à une apparition de la Vierge. [2]
Deux principaux pèlerinages rassemblent annuellement des foules considérables de coptes orthodoxes au Deir al-Mouharraq :
Le 28 juin (21 Baûnah du calendrier copte), fête du monastère, qui coïncide avec la fête de la dédicace de l'autre église mariale dont on devrait la construction à des apôtres, en l'occurrence Paul et Barnabé, à Philippes, en Asie Mineure.
Du 7 au 22 août (jeûne et fête de l'Assomption de Marie).
[1] cf. Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 665
[2] cf. Christian CANNUYER, « AL-MOUHARRAQ », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007.
- Aperçu marial de la liturgie copte et éthiopienne, dans l’Encyclopédie mariale
-Sur les fêtes mariales dans la liturgie copte, dans l’Encyclopédie mariale
-Sur la commémoration de la dédicace de l'autre église mariale à Philippes, en Asie Mineure, dans l’Encyclopédie mariale
-Sur la Fuite en Égypte, dans l’Encyclopédie mariale
Françoise Breynaert et l'équipe de MDN.