Les Coptes forment une communauté religieuse d’Afrique du Nord, que l’on trouve principalement en Égypte. L’Église copte s’est constituée après le concile de Chalcédoine de 451, formant dès lors une Église autonome. Elle est essentiellement orthodoxe, mais elle compte également des Catholiques et des Évangélistes. Les vérités dogmatiques qui concernent la Vierge Marie y sont reconnues et célébrées depuis l’Antiquité.
Héritiers de la théologie de saint Athanase et de saint Cyrille d’Alexandrie[1], les Coptes ont toujours soutenu la maternité divine de Marie. Les « Theotokies[2] », par leur titre et leur contenu, l’office marial du mois de Kiahk, les homélies et les recueils de miracles en sont le témoignage.
En parlant de Marie ‘Theotokos’, les Coptes y voient sa destinée de Mère universelle. Elle fut Mère dans la totalité du terme: Mère du Christ-homme, Mère du Christ-Dieu, Mère du Christ Mystique (Mère de l’Église et Mère de chaque fidèle).
La virginité perpétuelle de Marie est le l’écrin d’or de toute leur littérature religieuse. Les attributs les plus fréquemment utilisés sont : « porte scellée », « buisson ardent », « terre fertile », etc. Pour les Coptes, le privilège de la virginité est aussi une gloire pour Marie: sur la terre elle ressemble aux Anges et dans le ciel elle mérite une gloire supérieure à la leur.
Marie est « au superlatif » : grande par sa perfection personnelle et par la fonction qu’elle a à la suite de Jésus. Sa sainteté est un don de la très Trinité, mais elle est aussi méritée par une vie de sacrifice. Marie a donné son ‘Oui’ d’une manière volontaire et généreuse tout au long de sa vie.
Les Coptes sont profondément convaincus de la mission médiatrice de Marie et ils précisent qu'elle est intermédiaire entre le Christ et les créatures dignes de la grâce divine. Les individus, les institutions et l'Église universelle sont mises sous sa protection. Marie agit en faveur des cas désespérés, elle guérit du découragement, elle agit contre les maladies et veille à l’heure de la mort.
En ce qui concerne « l'eschatologie mariale », c’est-à-dire tout ce qui concerne la fin de la vie terrestre de Marie et sa vie dans l’au-delà, les Coptes croient que Marie est morte le 21 tubah, (fin janvier) et, que, comme son Fils, son corps ne subit pas la corruption. Après 206 jours, et par l’action de son Fils, son corps fut réuni à son âme et il fut emporté au Paradis où Marie triomphe, auprès du trône de Dieu, avec un degré de gloire qui dépasse tout ce qu'on peut concevoir. Marie est la vraie reine; à côté du trône de son Fils, et son royaume est un royaume de miséricorde.
L’Église copte fut très étonnée que l’Église romaine définisse un dogme en 1950 pour ce qui est, pour elle, une vérité de foi reconnue depuis l’Antiquité.
Sources :
-cours de Mgr Georges Gharib, faculté théologique pontificale « Marianum », Rome 2000-2001
-G. Gharib, “Oriente cristiano”, In : Nuovo dizionario di Mariologia. Milano : edizione Paoline, 1986, pp. 935-935.
[1] Voir à ce sujet l’article intitulé : Athanase et Cyrille d‘Alexandrie : la ‘Theotokos’ , dans l’Encyclopédie mariale
[2] Les théotokies sont de petites pièces liturgiques , prévues pour chaque jour de la semaine, et composées en strophes de 4 vers libres, exaltant la maternité divine de Marie.
-Sur l’Église copte et éthiopienne, dans l’Encyclopédie mariale
-Sur la liturgie mariale copte et égyptienne, dans l’Encyclopédie mariale
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