Quels sont les motifs qui poussent les Coptes à fêter Marie ?
Salâmah, Riti e dommi della Chiesa, vol 2, Cairo 1909, 537-538
in Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto,
erusalem 1974, vol 3, p.264
L’offrande de l’encens lors des fêtes de Marie
Les fêtes de Marie ont toujours les mêmes lectures, ce qui change, ce sont les textes liturgiques du synaxaire.
En préparation à l’Eucharistie, l’encens est offert la veille au soir et le matin de la fête.
Le soir - C’est à dire le soir qui précède la fête.
Lectures : Ps 86, 2.5.7 ; Ps 87, 3, 5b,7 ; Ps 10, 38-42 : ces psaumes font l’éloge de Sion, la mère des peuples, figure de la Vierge Marie.
Doxologie en l’honneur de la Vierge Marie pour l’offrande de l’encens du soir:
Viens de ton jardin, o parfum choisi ! Réjouis-toi, O Vierge !
L’ornement de Marie est dans les cieux, dans les lieux élevés : c’est être à la droite du Bien-aimé, de celui qui prie pour nous.
En ce sens David dit dans les psaumes : "la reine, o roi, est à ta droite !" [Ps 44, 10]
Salomon dans le Cantique des Cantiques l’appelle "ma sœur, mon amie" [Ct 5, 2], ma vraie ville de Jérusalem. [cf. Ct 6, 3]
Il l’indique avec des noms variés et sublimes.
Psalmodie annuelle, Le Caire, 1949, p. 326 ;
in Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto,
Jerusalem 1974, vol 3, p.107. cf. p. 265 pour les lectures.
Le matin de la fête
Lectures : Ps 47,6 ; Ps 48,9 ; Lc 10, 38-42 : les psaumes font l’éloge de Sion, la mère des peuples, figure de la Vierge Marie. La lecture de Lc 10, 38-42 évoque la Vierge qui accueille le Christ avec la générosité de Marthe et qui, comme Marie, a choisi la meilleure part.
Autre doxologie en l’honneur de Marie, à dire pendant l’élévation de l’encens du matin :
Heureuse es-tu, Marie, sage et vénérable : tu es le second tabernacle, le trésor spirituel !
Tu es la colombe pure, celle qui attira sur la terre et y fit germer le fruit de l’Esprit,
De l’esprit Paraclet qui est descendu sur le Fils, dans les eaux du Jourdain, sur le type de Noé.
La colombe en effet nous annonce la paix de Dieu : cette paix qui serait donnée aux hommes.
Toi aussi tu nous as porté la miséricorde : celle que tu as contenue dans ton sein.
C’est Jésus, engendré du Père et né pour nous, par toi : afin de sauver notre genre [humain].
O Marie, tout cela nous le proclamons avec notre cœur, et, avec notre langue, nous crions et disons :
O notre Seigneur Jésus Christ : crée parmi nous l’autel de ton Esprit Saint, qu’il te rendre gloire !
Réjouis-toi, O Vierge !
Psalmodie annuelle, Le Caire, 1949, p. 328-330 ;
in Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto,
Jerusalem 1974, vol 3, p.108
N.B. Quelques remarques : de cette doxologie, soulignons deux images, et expliquons leur valeur :
- Marie est le tabernacle : mère de Jésus qui est Dieu, elle porte la présence de Dieu.
- Marie est la colombe : l’image de la colombe renvoie à l’Esprit Saint au baptême de Jésus au Jourdain, et elle renvoie à cette colombe qui annonça à Noé la fin du déluge. Marie est la colombe car elle porte dans son sein le Fils de Dieu. L’incarnation est la grande miséricorde de Dieu, qui au-delà de nos péchés se rend présent parmi nous, c’est l’annonce de la paix profonde qui provient de l’union entre notre humanité et Dieu, car Dieu est la paix même.
Lectures durant les messes mariales
La Lettre aux Hébreux 9, 1-12 et 2 Jn 1, 1-13, il s’agit d’allusions au temple et à l’arche d’Alliance qui sont des figures bien adaptées pour la mère de Dieu.
La lecture des Actes des Apôtres (1, 1-14) montre Marie mère de l’Eglise naissante.
L’Evangile de la Visitation (Lc 1, 39-56) : la visite de Marie chez Elisabeth est le principe de la mission et le Magnificat, chante les grandes choses que Dieu fait, notamment, la maternité prodigieuse de Marie et sa mission fructueuse.
cf. Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto, Jerusalem 1974, vol 3, p.266
Synthèse Françoise Breynaert