Boulogne sur mer (62), Notre-Dame de Boulogne


 

Le sanctuaire de Notre-Dame de Boulogne est l'une des trois cathédrales du diocèse avec Arras et St Omer. Son histoire est un témoignage de foi, de conversion, de réconciliation et de paix, et son histoire est née d’une statue nautonière de la Vierge .

 

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L'origine

L’apparition de la Vierge à Boulogne-sur-Mer est rapportée dans des manuscrits de la fin du Moyen Age. Le récit est simple, avec deux variantes :

  • Une très belle dame arriva sur mer en bateau, dans une nacelle, sans voile, sans corde et sans aviron. Les bourgeois à qui elle était apparue lui demandèrent son nom. Elle répondit qu’elle était «l’avocate des pécheurs, la source de grâce, la fontaine de piété». Puis, la Vierge leur délivra son message : «Je veux qu’une lumière divine descende sur vous et sur votre ville... Mes amis, faites incontinent édifier en mon nom une église.»[1]
  • Ou encore, vers l'an 636, au temps de Dagobert, St Omer était évêque de notre région. Vers la tombée du jour, le peuple de Boulogne était rassemblé dans une chapelle couverte de joncs et de genêts, située dans la partie haute de la ville lorsque la Mère de Dieu apparut et dit aux fidèles de se rendre au rivage où les attendait une visite merveilleuse.

Ils coururent vers le lieu désigné, et trouvèrent une barque sans voile, sans rames et sans matelots, sur laquelle était posée une Vierge en bois, d’environ 1m de hauteur, tenant l’enfant Jésus sur son bras gauche. Tout ceci répandait une lumière extraordinaire, une impression de paix, de calme, de bonheur[2].

Vers 1100, la Comtesse Ide, de Boulogne, qui deviendra Ste Ide, fait construire une église romane. Les travaux durent 200 ans et un chœur gothique termine l’ensemble au début du XVIs.

Un important lieu de pèlerinage médiéval

A partir du XIIe et XIIIes., les pèlerins affluent à Boulogne, qui devint une étape sur le chemin de St Jacques de Compostelle. On s’arrêtait à Boulogne en venant d’Angleterre ou des Pays-Bas, ou en remontant d’Espagne ou d’Italie. de nombreuses sources attestent de ces passages de pèlerins célèbres : Lanfranc, archevêque de Canterbury, St Bernard, et venant du Moyen Orient, vers 1050, l’évêque d’Antioche et celui du Mont Sinaï.- puis au XIIIe siècle, Le roi Philippe Auguste, St Louis, Henri III d’Angleterre, François 1er, et de très nombreuses guérisons survinrent par l’intermédiaire de Notre Dame de Boulogne.

Au temps des guerres de religion

En 1553, l’empereur Charles Quint fit raser Thérouanne, à 20 km de Boulogne, où se trouvait l’évêché de la région. L’évêque vint résider à Boulogne et l’église devint cathédrale.

À Boulogne, les Huguenots s’acharnent , pendant les guerres de religion, contre la cathédrale, en brisent les vitraux, en brûlent les boiseries et surtout essaient de briser la statue puis de la faire brûler, en vain. Elle est finalement jetée sur un tas de fumier puis dans un puits. La femme d’un Huguenot, très pieuse, la retire secrètement du puits et la cache dans son grenier, où elle restera plus de 30 ans avant de regagner la cathédrale. Elle est en très mauvais état, mais la reprise des miracles prouve son authenticité.

En 1630, Mgr Le Bouthiller rebâtit la cathédrale.

Au temps de la révolution française

En 1789, avec la révolution, églises et couvents sont déclarés propriétés de l’État. Le mobilier est vendu ou détruit. La statue est brûlée en 1793. La main droite, qui s’était détachée peu avant, est le seul vestige de la statue originale. La cathédrale sert d’arsenal, d’entrepôt puis, vendue à des trafiquants étrangers à la ville, elle est démolie et vendue pierre par pierre.

Un humble reconstructeur

A partir de 1820, l’abbé Haffreingue passera sa vie à reconstruire la cathédrale, dont il en sera lui-même l’architecte en s’inspirant de St Paul de Londres et des grandes basiliques romaines. Son chantier occupa 160 ouvriers auxquels il se mêlait volontiers. Il voulait qu’on puisse la voir d’Angleterre et qu’elle soit comme une prière permanente élevée vers le ciel pour la réunion des communautés protestantes et catholiques, en une seule église. L’Abbé Haffreingue était très modeste. A l’extérieur, devant le parvis, on peut lire au dessus du portail central " A Domino factum est " : ceci est l’œuvre du Seigneur.

Au temps de la seconde guerre mondiale, « Le grand retour »

De 1943 à 1948, quatre reproductions de la Vierge de Boulogne, appelée aussi « Notre Dame du Grand Retour», chacune montée sur un char, parcoururent 120 000 km à travers la France, visitant 16 000 paroisses, en provoquant un élan de foi, prières et conversions sur son passage.

La statue de la Vierge portée sur un bateau s’accompagnait d’une demande de délivrance de la France qui prend tout son sens dans le contexte de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

En 2004


Aux Pèlerinages diocésains de juin et d’août, le Char du Grand Retour était à Lourdes, durant le Pèlerinage Diocésain du 21 au 28 juin avec les Aînés et durant celui du 4 au 11 août avec les Jeunes.

L'esprit du "GRAND RETOUR", de 1943 à 1948, c'était la "RECONCILIATION ENTRE LES PEUPLES". Ce thème s’accorde bien avec celui de Lourdes 2004 : " La Grotte … n’est-elle pas la Paix où nous pouvons nous abriter, … le Rocher, la Fraternité qui en est la fondation ! " On peut toujours vivre notre Pèlerinage dans le même esprit, en 2004 : "Avec Marie, Mère du Christ et Mère des Hommes, sur des Chemins de Réconciliation."

Sources :

-église.boulogne-sur-mer/cathedrale/la_cathedrale.htm>Site officiel de la cathédrale.

-Patrick SBALCHIERO, article « Boulogne », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007.

-Dominique Le Tourneau (Mgr). Guide des sanctuaires mariaux de France. Paris : éd. Artège, 2019.


 

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Pour en savoir plus

 

-sur les sanctuaires marials du diocèse d’Arras, dans l’Encyclopédie mariale 

-sur l’appel à la paix, dans l’Encyclopédie mariale 

 

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