Le sanctuaire de Notre-Dame de Lumières est situé entre Avignon et Apt, dans la commune de Goult, à 50 kilomètres au nord d’Aix-en-Provence. À deux kilomètres du village, en contrebas, se trouve le hameau de Lumières, qui abrite un sanctuaire marial et une chapelle datant du XVIIès.
Dès le IVe siècle se trouvait, sur l’emplacement de la crypte actuelle de Notre-Dame de Lumières, une chapelle dédiée à Notre-Dame. Les ermites cassianites[1], qui avaient leurs ermitages dans les vallons des alentours, s’y rassemblaient pour prier. Très fréquentée durant le Moyen Age, elle fut abandonnée et presque entièrement détruite, lors des guerres de religion, au XVIe siècle.
Cependant, au mois d’août 1661, un vieillard infirme de la commune de Goult, Antoine de Nantes, s’y rendit. C’est alors qu’il vit «une grande lumière» et, au milieu, le plus bel enfant qu’il eût pu imaginer». L’infirme s’avança, lui tendit les bras, mais la vision disparut; au même moment, il fut guéri d’une hernie «d’une grandeur et grosseur prodigieuses». Selon l’enquête menée à la demande de l’évêque de Cavaillon en février 1663, plusieurs témoins oculaires avaient vu durant la nuit (malgré une très grande pluie), une belle lumière, grosse comme une pleine lune, sortie des coteaux qui entourent la chapelle. Cette lumière, disaient –ils, inondait merveilleusement les lieux où elle passait, et elle revenait sur la chapelle, d’où elle s’éleva et disparut.
L’ancienne chapelle en ruines fut relevée en témoignage de reconnaissance. La crypte fut terminée en 1663.D’autres guérisons miraculeuses suivirent : entre juin 1663 et janvier 1666, les Carmes responsables du sanctuaire en recensèrent 202. Ils entreprirent d’édifier, au-dessus de la crypte et en la conservant, l’église telle qu’on la voit encore aujourd’hui. Le 13 septembre 1669, Mgr J.-B. de Sade de Mazan, évêque de Cavaillon, consacra l’église et la plaça sous le vocable de « Notre-Dame de l’Éternelle Lumière».
Les Carmes durent quitter les lieux à la révolution ; l’église et le couvent furent mis en adjudication comme biens nationaux et rachetés par le seigneur de Goult, puis, en 1823, acquis par les Trappistes d’Aiguebelle. Le séjour à Lumières de cet ordre contemplatif fut de courte durée. Depuis 1837, le sanctuaire est desservi par les Oblats de Marie Immaculée, après avoir été laissé à l'abandon après la révolution. De nombreux tableaux votifs et ex-voto, laissés par des malades, ou autres, ornent les murs de cette église.
Le 15 août, chaque année, a lieu un pèlerinage à Notre-Dame de Lumières: en cette fête de l’Assomption, la statue d’une Vierge Noire est chaque année montée en procession jusqu’à Saint-Michel de la Baume.
Dans la Bible, on désigne Dieu comme Lumière :
« le Seigneur est ma lumière et mon salut » (Ps 4,7 ; 19,9 ; 27,1).
Le Christ dit :
« Je suis la lumière du monde » (Jn 8, 12 ; 11, 9).
Saint Jean y revient sans cesse dans sa première épître :
« Dieu est lumière, en lui point de ténèbres [...], nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière » (1 Jn 1, 7).
Cette lumière est celle de l’amour. Marie rayonne de la lumière de Dieu, elle rayonne de son amour. Ceci est particulièrement exprimé dans la vision du livre de l’Apocalypse (Ap 12, 1) qui prend les images du soleil, de la lune et des étoiles.
Notre-Dame de Lumière nous invite donc à tout regarder dans la lumière de Dieu.
Sources :
-B. Cousin. Notre-Dame de Lumière. Trois siècles de dévotion populaire en Lubéron, Paris, 1981 ;
P. Sbalchiero. article « Goult »,In : René Laurentin et Patrick Sbalchiero. Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire. Paris : Fayard, 2007.
-Yvon Beaudoin, o.m.i. Notre-Dame de Lumières, accessible en ligne
-sur les sanctuaires marials du diocèse d’Avignon, dans l’Encyclopédie mariale
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