Le sanctuaire des premiers évêques du Puy en Velay, au IV° et V° siècle.
La tradition a gardé les noms de Evode (Evodius) dit Saint Vosy (vers 365-vers 385) et de Scutaire (Scutarius) (vers 485 - vers 555). Ceci situe donc la construction du sanctuaire aux alentours du concile d'Ephèse (431), et sa dédicace au mystère de l'Annonciation (donc aussi de Marie mère de Dieu comme le proclama le concile d'Ephèse).
Le premier évêque connu est Evodius. Il serait selon A. Fayard l'Evodius signataire du concile de Valence de 374. De plus, en 1711, on retrouva un reliquaire d'époque carolingienne qui contenait ses restes. Il était écrit dessus : Hic requiescit corpus sancti Euodii primi ecclesiae Aniciensis praesulis, ce qui signifie : ici repose le corps de saint Evode, premier prélat de l'Eglise du mont Anis (le lieu-dit du Puy en Velay).
Pour Scutaire, trois éléments d'époque carolingienne nous sont parvenus : un reliquaire portant la mention Sanctus Scutarius episcopus, un sarcophage portant la mention Sepulchrum sancti ac beatissimi Scutarii huius urbis epi et un linteau surmonté d'un fronton triangulaire portant la mention Scutari papa vive Deo.
Evode et Scutaire sont nommés parmi les premiers évêques du Puy par un sacramentaire du X° siècle[1].
L'actuelle cathédrale est insolite du fait de la diversité de ses styles, en particulier le style roman et le style oriental.
Cette diversité de styles provient de son histoire et du fait que le Puy en Velay fut une croisée des chemins.
En plan, cette église offre la forme de la croix latine, comme les églises romanes.
Les pèlerins de saint Jacques de Compostelle partent du Puy en Velay et y reviennent avec les descriptions de l'art du Sud de la France et de l'art mozarabe espagnol. Ces pèlerins ne passaient pas par Cordoue (Sud de l'Espagne), mais ils pouvaient voir des choses un peu similaires, et on a remarqué la ressemblance frappante qui existe entre la mosquée de Cordoue et le cloître du Puy, l'assemblage de matériaux rouges et blancs de là-bas (brique et pierre) se transforme, sur la terre volcanique du Velay, en polychromie noire et blanche (pierre volcanique et pierre.)
Au XI° siècle, l'évêque du Puy en Velay participa à la première croisade (1095-1098), avec de nombreux hommes de la région. Ils en sont revenus en ayant vu l'architecture byzantine, et diverses architectures orientales.
La cathédrale (siège de l'évêque) peut être datée du XI° siècle pour l'abside, le carré du transept et les deux travées. Elle a reçu le titre de basilique en l'an 1856.
Une autre originalité de la cathédrale du Puy en Velay vient du manque de place sur le sommet du mont Anis où elle est bâtie.
Pour agrandir la cathédrale afin d'accueillir les pèlerins toujours plus nombreux, quatre travées supplémentaires ont été audacieusement construites sur le vide pour rattraper un dénivelé de 17 m, d'importants piliers soutiennent les hautes arcades.
Par manque de place encore, l'escalier de la façade orientale (134 marches) se rétrécie et entre sous la basilique au milieu de la nef.[2].
Actuellement, à la fin de cette montée pour entrer dans la basilique, notre regard voit une statue de l'Assomption de Marie.
Cet agencement très particulier a inspiré à Mgr Brincard (veillée du 14 août 2012), l'évocation de notre montée au Paradis ou de notre nouvelle naissance[3].
[1] fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C3%A9v%C3%AAques_du_Puy-en-Velay
[2] Wikipedia.org
[3] Le baptême est la nouvelle naissance dans le Christ. La tradition et le concile Vatican II évoquent aussi la maternité spirituelle de Marie, modèle de la maternité de l'Eglise.
Synthèse Françoise Breynaert