Mgr Paul-Marie Hnilica (1921-2006)

Né le 30 mars 1921 en Tchécoslovaquie, Pavol Mária Hnilica est ordonné prêtre le 29 septembre 1950 et évêque le 2 janvier 1951. Mgr Hnilica est mort à Rome le 8 octobre 2006, à l'âge de 85 ans. [1]

Un jeune chrétien pris dans la tourmente des persécutions communistes [2]

Né le 30 mars 1921 à Unatin, près de Zvolen en Slovaquie, il étudie chez les jésuites, et après la seconde guerre mondiale, il continue ses études à Brno en république Tchèque.

La persécution communiste l'atteint vers minuit entre le 13 et le 14 avril 1950 : la police d'Etat déporte les jésuites en camp de travaux forcés, à Podolinec. Il réussit à emporter avec lui le Nouveau Testament... Déportés, les séminaristes continuent d'étudier auprès de leurs professeurs déportés avec eux...

Prêtre et évêque clandestin [2]

Là, il est alors ordonné prêtre, et, en même temps, il doit travailler comme militaire réserviste ; il demande à faire des études d'infirmier, ce qui lui permet d'avoir un laisser-passer et d'aller voir son supérieur jésuite à Bratislava... C'est alors que son supérieur lui demande d'accepter l'ordination épiscopale, clandestinement - alors qu'il est prêtre depuis trois mois !

Il est ainsi ordonné évêque le 2 janvier 1951, et il retourne à Brno.

Il exerce sa pastorale de manière clandestine, la police le recherche, mais ne le trouve pas !

Une fois, dans un train, voici qu'il se trouve à côté d'une maman avec une fillette, il se met à bercer la petite. Au moment du contrôle d'identité, la petite s'accroche à lui et l'embrasse - le policier renonce au contrôle !

Une autre fois, il monte dans un train et la seule place libre est à côté du policier. Il s'assied et commence à lui parler (de la famille, du temps, etc.). Le moment venu le policier et demande à tous « vos papiers ! » mais à son voisin - celui justement qu'il recherchait - il dit, non pas, vous, nous nous connaissons déjà !

Expatrié, ami de Karol Wojtyla, et de mère Teresa [2]

Le danger devenant imminent, il passe en Autriche - pour quelques semaines pensait-il... Il ne reviendra dans sa patrie que 38 ans plus tard !

Son supérieur l'envoie parfaire ses études théologiques à Innsbruck... Il participe au concile Vatican II...

Il demeure cependant fortement lié à ses confrères qu'il essaye de rencontrer en Hongrie ou en Pologne, c'est ainsi qu'en 1976, il rencontre en Pologne Karol Wojtyla qui deviendra le pape saint Jean-Paul II.

Il accomplit la demande de N-D de Fatima en se rendant au Kremlin [2]

Sa présence en Occident lui permet de connaître les apparitions de Fatima et la démarche de consécration demandée par les apparitions de Fatima pour la conversion de la Russie.

En 1984, il partage pendant un mois l'œuvre missionnaire de mère Teresa de Calcutta, et il revient avec un chapelet offert par mère Teresa avec l'assurance de ses prières...

Au retour, il obtient la permission d'une escale à Moscou - et c'est ainsi qu'il a pu réaliser au Kremlin le 24-25 mars 1984, en union avec le pape Jean-Paul II et tous les évêques du monde, la consécration du monde au Coeur immaculé de Marie demandée à Fatima. Dans la discrétion. En lisant la prière cachée par un journal.

« Marie m'a porté dans ses bras au Kremlin de Moscou » dira-t-il plus tard...

La fondation de « Pro Deo et Fratribus - Famille de Marie corédemptrice. » [2]

Mgr Hnilica continue, même au risque de sa vie, de s'informer des conditions de vie de l'Eglise en détresse, persécutée par le régime communiste. Le 8 décembre 1989, il rencontre une communauté de jeunes qui se préparaient à faire la volonté de Dieu ; il devient leur protecteur et le président de cette association missionnaire reconnue le 14 août 1992 sous le nom de « Pro Deo et Fratribus - Famille de Marie corédemptrice » et dont la maison mère est actuellement en Slovaquie.

Notre Dame de tous les peuples [3]

Cet évêque courageux, ouvert au monde et fidèle au Saint-Père, fut un pilier pour la réalisation des Journées Internationales de Prière en l'honneur de la Dame de tous les Peuples, qui eurent lieu à Amsterdam à partir de 1997 (apparitions reconnues en 2002). Il était déjà expert des apparitions de Fatima, et son grand amour pour la Vierge lui donna de comprendre profondément l'importance et la portée des messages d'Amsterdam pour l'Eglise et le monde, et de s'engager à leur diffusion.

 


[1] www.gcatholic.org

[2] La revue "Pro Deo et Fratribus" de la "Famiglia di Maria Corredentrice" lui a dédié un numéro entier - année 13, n° 56-57, juillet-août 2002.

[3] www.devrouwevanallevolkeren.nl


Synthèse Françoise Breynaert