Marie Catherine Olive Danzé est née le 27 mars 1906 à Plogoff dans le département breton du Finistère. Devenue bénédictine du Saint Sacrement, et très proche du cœur immaculé de Marie, elle reçut la mission de conduire au Christ « Roi des rois » (Ap 17, 16).
Au temps où le pape institua la fête du Christ roi.
Pie XI, dont la première encyclique avait invoqué « la paix du Christ par le règne du Christ »[1] donne en 1926 une autre encyclique, Quas primas, où il définit le règne social du Christ et, où il institue la fête du Christ roi[2].
A cette époque, Charles Maurras donne à l'Action française une orientation monarchiste imprégnée d'idées païennes et gnostiques, très éloignées de l'Evangile. Pie X avait jugé ses écrits très mauvais et, le 26 décembre 1926, Pie XI interdit aux catholiques de participer à l'Action française (cette interdiction sera levée par Pie XII en 1939 mais la condamnation des livres de C. Maurras demeurera).
Sœur Olive Danzé, âme fervente et visitée par Jésus et Marie
C'est dans ce contexte que le 13 août 1926 Olive Danzé, âgé de 20 ans (mais en paraissant 12 tellement la grâce divine lui avait conservé l'esprit d'enfance) recevait l'habit des bénédictines du Saint Sacrement, rue Tournefort à Paris, et prenait le nom de Sœur Marie du Christ-Roi. Ardente adoratrice, son cœur est littéralement brûlant.
Au début de l'année 1927, Jésus l'invite à prier pour les chrétiens qui participent à l'Action française. Comme elle ignore ce qu'est ce mouvement, Jésus lui explique :
« Ce sont ceux qui veulent des rois. Mais c'est Moi qui suis le seul Roi. »[3]
Le 8 février 1927, la Très Vierge lui apparaît et l'embrasse au front et lui dit de donner un petit cœur doré à la Mère prieure pour qu'elle le porte pendant quelques jours et dise :
« Cœur très pur de Marie, ayez pitié de nous.
Cœur très pur de Marie, purifiez nous
Cœur très pur de Marie, fortifiez-nous.
Cœur très pur de Marie, régnez sur tous les cœurs. »
Puis elle ajouta, « je me montrerai à la Mère Prieure et à ta Mère maîtresse pour les encourager à travailler à l'œuvre de mon Fils.[4]
Au mois de juin 1927, Jésus communique à sœur Olive son désir divin d'avoir un sanctuaire à Paris :
« Je désire une belle chapelle pour honorer mon Divin Cœur. Ce sera la chapelle du Christ-Roi, Prince de la Paix, et Maître des nations. Je veux que cette chapelle soit faite pour mon Cœur et Je serai le Roi de France et de tous les pays de l'Univers. Là viendront les âmes de tous les Etats pour chercher la paix et la force, et même la lumière pour vivre et mourir sous mes lois. »[5]
Et le 7 Juillet 1927, Jésus lui dicte la grande prière du Christ-Roi (cf. ci-dessous).
Avec l'autorisation de l'archevêque de Paris, Mgr Dubois, les religieuses sollicitèrent les fidèles catholiques du monde entier pour obtenir les fonds nécessaires à la construction du sanctuaire. Le jeune État d'Irlande, sous l'impulsion d'Éamon de Valera, se montrera particulièrement généreux pour le projet. Les dons commencèrent à affluer, et en 1935 le cardinal Verdier, présida la bénédiction et la pose de la première pierre de la basilique. L'inauguration eut lieu le 27 octobre 1940, jour de la fête du Christ-Roi.
Sœur Olive persécutée.
Le cardinal Verdier étant mort, et les autorités religieuses montrèrent désormais beaucoup moins d'enthousiasme pour ce sanctuaire dédié au Christ-Roi et sœur Olive fut priée de quitter son couvent parisien.
Sœur Olive demanda alors à être reçue par le pape Pie XII, qui lui accordera une audience en 1953.
« Dans sa lettre de supplique à Pie XII, sœur Olive écrivit que le sanctuaire du Christ Roi avait protégé Paris durant la dernière guerre, lui épargnant la destruction. Mais le Christ lui transmis cet avertissement : "si mes ministres ne font pas ma volonté, si l'œuvre n'est pas reconnue, cette ville (Paris) sera châtiée et brûlée". »[6]
Il semble que le Saint-Père ait écouté favorablement la demande de sœur Olive puisque le 16 juin 1956, le cardinal Feltin consacra enfin le sanctuaire sous le triple vocable "CHRIST-ROI, PRINCE DE LA PAIX, MAITRE DES NATIONS".
Exclue cependant de son monastère avec deux autres sœurs, sœur Olive mourut à Plogoff, au milieu de ses proches, le 2 mai 1968. Son corps demeura non-corrompu.
Pendant ce temps, le monastère de la rue Tournefort se vidait, faute de jeunes religieuses. Les bâtiments du couvent furent vendus et le sanctuaire du Christ-Roi fut démoli en février 1977, puis remplacé par un complexe résidentiel : les immeubles du Panthéon[7].
Sœur Olive savait que le Sanctuaire du Christ Roi serait détruit, car, dès 1946, elle annonçait sa reconstruction dans une lettre :
« Alors vos cœurs et vos mains s'ouvriront à nouveau pour continuer votre générosité à rebâtir le palais du Roi des rois, édifice voulu par Lui, digne de Lui et de tous ceux qui viendront de tous les pays se prosterner devant la divine Majesté. »[8]
[1] Pie XI, Ubi arcano Dei consilio, 23 décembre 1922
[2] Pie XI, Encyclique Quas Primas, instaurant la fête du Christ-Roi, 11 décembre 1925
[3] ROUSSOT J-B, La Colombe de France : la vie et la mission de sœur Marie du Christ-Roi, éditions Résiac, Montsûrs, septembre 2001, p. 22.
[4] ROUSSOT J-B, La Colombe de France, Ibid., p. 78
[5] ROUSSOT J-B, La Colombe de France, Ibid., p. 17
[6] ROUSSOT J-B, La Colombe de France, Ibid., p. 37
[7] Cf. ROUSSOT J-B, La Colombe de France, Ibid., p. 39
[8] ROUSSOT J-B, La Colombe de France, Ibid., p. 40
Synthèse Françoise Breynaert