Martin Luther King, est un pasteur baptiste afro-américain né à Atlanta (USA) le 15 janvier 1929 et mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis (USA).
1955-1965 : la marche vers la liberté, la lutte contre la ségrégation.
Son aventure commença quand, en 1955, une femme noire, Rosa Parks, est arrêtée pour avoir refusé de céder sa place à un homme blanc dans un autobus de Montgomery. Martin Luther King organise alors un boycott des bus, long d'un an, avec un système de covoiturage (mais beaucoup font des dizaines de kilomètres à pied pour rejoindre leur lieu de travail). Sa maison est attaquée à la bombe incendiaire... Mais le boycott se termine par une décision de la Cour suprême des États-Unis un an après, déclarant illégale la ségrégation dans les autobus, restaurants, écoles et autres lieux publics.
« Souvent, les hommes se haïssent les uns les autres parce qu'ils ont peur les uns des autres ; ils ont peur parce qu'ils ne se connaissent pas ; ils ne se connaissent pas parce qu'ils ne peuvent pas communiquer ; ils ne peuvent pas communiquer parce qu'ils sont séparés. »[1]
Il réfute la notion de faiblesse de l'amour qu'ont émise certains philosophes dont Nietzsche.
« Quand je parle d'amour je ne parle pas d'une espèce de réponse sentimentale et faible. Je ne parle pas d'une force qui est juste un non-sens sentimental. Je parle d'une force que toutes les grandes religions du monde ont vu comme le principe unifiant suprême de la vie. L'amour est la clef qui ouvre la porte qui mène à la réalité ultime. »[2]
1966-1968 : la campagne des pauvres.
En 1966, après les succès du sud, Martin Luther King et d'autres essayent d'étendre le mouvement vers le nord. Martin Luther King et Ralph Abernathy, tous les deux de classe moyenne, déménagent vers les bidonvilles de Chicago dans le cadre d'une expérience éducative et pour montrer leur soutien et empathie avec les pauvres.
Martin Luther King entreprit de lutter pacifiquement contre la pauvreté. « Ce ne doit pas être seulement les gens noirs, mais tous les pauvres. Nous devons inclure les Amérindiens, les Porto ricains, les Mexicains, et même les Blancs pauvres. »[3] Il meurt avant d'en voir les fruits.
Le Magnificat de la Mère de Dieu.
Pasteur baptiste, Martin Luther King partage la foi de tous les chrétiens : Jésus, le Fils qui avant les siècles est engendré par le Père selon la divinité, est engendré par Marie Vierge Mère de Dieu selon l'humanité.
Martin Luther King s'est fortement laissée façonner par le Magnificat de Marie :
« En éprouvant que Dieu fait de si grandes choses en elle, la Vierge, si humble, si pauvre, si peu considérée, apprend de l'Esprit Saint une précieuse sagesse : elle apprend que Dieu est un Seigneur dont l'unique préoccupation est d'élever ce qui est humilié, de briser ce qui est armé, et de guérir ce qui est brisé.
Dieu demeure le seul à plonger les regards dans les profondeurs de la détresse et de la misère : il se tient auprès de ceux qui habitent les bas fonds.
Ne trouves-tu pas merveilleux ce cœur de Marie ?
Elle se sait Mère de Dieu, élevée au-dessus de tous les hommes, et elle demeure si humble, si calme que tout ce qui lui arrive ne l'amène pas à considérer la dernière des domestiques comme inférieure.
Le cœur de Marie laisse Dieu accomplir son oeuvre. Faisons de même. Ce sera là chanter un véritable Magnificat.
La louange de Marie rapporte tout à Dieu : "Dieu est magnifié !" »
La spiritualité de Martin Luther King reflète une "union des coeurs" avec Marie. Est-elle si éloignée du vécu intérieur d'un saint Jean Eudes ou d'un saint Louis-Marie de Montfort ?
[1] Stride toward freedom, 1958
[2] Beyond Vietnam, discours à l'église Riverside de New-York City le 4 avril 1967 - Texte et audio en ligne [archive]
[3] King Encyclopedia - Poor People's Campaign [archive], site de l'université Stanford
Synthèse Françoise Breynaert