L'Eglise primitive représente très tôt l'adoration des mages à cause de sa signification théologique et missionnaire limpide.
Le schéma ancien de la Nativité est celui-ci :
- La Vierge Marie et l'enfant:
La Vierge Marie est au centre de la scène, étendue devant une grotte, avec le buste qui se relève à la diagonale.
A hauteur du visage de Marie, l'enfant Jésus est couché, enveloppé de bandelettes.
- Joseph est un peu à l'écart car il n'est pas le géniteur. Parfois son bâton germe, il représente alors la racine de Jessé et l'accomplissement des prophéties.
- Le bain de l'enfant Jésus (deux sages femmes lavent l'enfant nu, ce détail apocryphe, plus tard passé de mode et disparu de l'art, témoigne de l'humanité du Christ). Récemment, le Centro Aletti a parfois réintroduit la présence d'une servante, à la suite d'une méditation de saint Ignace de Loyola voulant se mettre au service à son tour.
- L'arrivée des bergers (évangile de Luc) et des mages (évangile de Matthieu).
- L'âne et le bœuf soulignent - non sans humour - que l'œuvre rédemptrice du Sauveur concerne toutes les nations, et pas seulement Israël. Car il est écrit : « Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître, Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend pas. » (Isaïe 1,3)
Ultérieurement, notamment chez les primitifs flamands, l'enfant est posé nu sur la terre pour souligner son humanité, et la Vierge Marie, qui contemple aussi sa divinité, l'adore. La nudité du Christ-enfant est la preuve qu'il s'incarna dans l'homme et que son corps et son sang sont offerts en sacrifice lors de la messe.
Certaines nativités du XV° montrent l'enfant Jésus couché sur le corporal, c'est-à-dire sur le linge où seront déposés le pain et le vin pour la célébration de la messe, et identifié par les croix brodées aux angles.
A partir du XVI° siècle en Occident, les artistes créent chacun leur composition, et très probablement ils s'inspirent des représentations sacrées jouées dans les églises.
Lorsque l'étable est un simple appentis en ruine, elle est le symbole de l'écroulement du monde sans Dieu, ou le symbole des prescriptions de la loi orale judaïque, s'effaçant quand vient le Christ. Lorsqu'à l'étable est représenté un bâtiment en construction, c'est le symbole de l'ère nouvelle qui commence avec le Christ, le royaume est comme une semence qui doit croître.
Les peintres représentent la Vierge Marie qui adore et intercède, parfois d'autres personnages (les donateurs) s'agenouillent et prient avec elle.
Certains tableaux soulignent la surprise des bergers, la tendresse et la joie de la Nativité du Christ, dans un décor familier.
D'autres tableaux soulignent le climat d'adoration.
« Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas saisie. » (Jean 1, 4-5). S'inspirant du prologue de saint Jean, plusieurs peintres ont voulu que le Christ soit l'unique source de lumière de toute la composition.
Le renouveau biblique du XX° siècle a inspiré la peinture du mystère de la Nativité du Seigneur au centre de toute l'histoire du salut.
Bibliographie :
Giuseppe Maria Toscano, La vita e la missione della Madonna nell'arte, II, Carlo Pellerzi editore, 1989, p. 103-109
F. Breynaert