Anne-Marie Javouhey, consacrée à Dieu depuis l'âge de 19 ans, cherche sa voie dans une Eglise dévastée, finalement, elle fonde les sœurs de saint Joseph de Cluny avec comme première mission d'apprendre le travail manuel aux filles.
Sa pédagogie auprès d'élèves de milieu populaire la fait remarquer et protéger par le gouvernement d'alors !...
Puis une rencontre providentielle avec l'intendant de l'île Bourbon ( l'actuelle Réunion) les lance dans cette île lointaine avec pour mission d'éduquer la jeunesse de couleur de là-bas... En 1817 quelques-unes partent pour cette aventureuse mission, bien préparées par la Fondatrice...
Les vocations affluent alors, les demandes se multiplient : la jeune sœur de la Fondatrice, Mère Rosalie, débarque à St Louis du Sénégal... Puis en 1822, c'est la Guadeloupe et la Martinique. Quand les difficultés arrivent, Mère Javouhey se met en route...aime, agit...comme Joseph !
Juin 1828 : une proposition insolite du Ministre de la Marine les invite à participer à un nouvel essai d'exploitation de la Guyane, le long de la rivière Mana : c'est donner un avenir possible pour ses orphelins de France et les esclaves africains... Elle s'emploie à soigner et protéger les lépreux, accueillir les esclaves maltraités...
Le 18 septembre 1835 le ministre de la marine et des colonies lui donne la mission de préparer à la liberté et à la citoyenneté les esclaves de saisie arrivés à Cayenne. Elle rencontre alors de multiples oppositions aussi bien du côté de l'Eglise que des Colons... Critiques, accusations mensongères, tracasseries, difficultés inhérentes à la mission même... Mère Javouhey reste ferme dans son espérance : alliant la douceur à la fermeté et à la plus stricte justice, elle mènera des centaines d'esclaves à leur libération, avant de rentrer en France où les Sœurs la réclament.
Aujourd'hui ce formidable élan ne s'est pas éteint avec 3200 sœurs de St Joseph de Cluny et de nombreux laïcs associés à ces missions... 412 communautés, 130 novices... 1/3 des sœurs sont indiennes et 1/5 africaines ou malgaches. 93 maisons en Europe- 102 maisons en Afrique et Océan indien- 115 maisons en Asie.
L'esprit de départ souligne l'importance de la maison-mère, signe visible d'unité : centre d'animation, de coordination, de rencontre et de ressourcement pour la communauté et garante de l'esprit de la fondatrice.
« Partout, dira-t-elle, il y aura un même esprit, les mêmes vues. Ce sera un corps dont les membres ne feront qu'un. Joseph sera le Père et Marie la Mère générale ! »
Une Famille ! « Cor unum et anima una » Un seul cœur, une seule âme ...
Consacrées au Cœur immaculé de Marie, les sœurs apprennent sous la conduite de Joseph à vivre dans l'intimité de Jésus et de Marie...
Extrait de l'exposé de Mme Dominique Boyer Lemoine, La fécondité des sœurs de saint Joseph dans le monde, mission de croissance et d'évangélisation, au Congrès en l'honneur de saint Joseph, à Gueberschwihr (France), mai 2012.