La synagogue de Nazareth n'est pas mentionnée parmi les sanctuaires de la très Vierge et jusqu'à l'époque des croisades appartient au domaine exclusif de la légende apocryphe de l'enfance du Sauveur.
Cependant ce lieu occupe une place éminente parmi les souvenirs du Christ et de sa divine Mère. Il se peut que son abandon apparent ne soit que l'effet de la piété qui a entouré de préférence les sanctuaires en relation directe avec le mystère de l'Incarnation.
Quoiqu'il en soit, la tradition des premiers siècles lui est demeurée fidèle. La sanglante répression de la révolte des Juifs en Galilée de l'an 67 en fit le point de mire parce qu'elle servit de refuge, comme toutes les synagogues, à plus d'un révolutionnaire.
Probablement intégralement détruite...
Si jusqu'à ce jour l'archéologie n'a découvert les ruines d'aucune synagogue du 1er siècle en Galilée, il semble qu'il faille conclure que celle de Nazareth n'échappa point à une entière destruction.
Cependant il est admis que lorsque les juifs reconstruisaient une synagogue, le nouvel édifice s'élevait sur les bases de l'ancien. La synagogue que visita l'anonyme de Plaisance au VIè siècle semble conforme à la tradition. Cependant il va de soi que la synagogue de Nazareth fut reconstruite à l'époque de l'effervescence juive en Galilée.
Toutefois l'anonyme de Plaisance ne localise pas avec précision la synagogue de sorte qu'il reste impossible de déterminer s'il s'agit de la même que décrit l'auteur de "De situ urbis Jerusalem".
Il ne fait pas de doute qu'elle fut transformée en église à l'époque des croisades et qu'à la chute du Royaume latin elle fut abandonnée pour tomber en ruines.
Son souvenir fut tiré de l'oubli par Quaresmius au XVIIè siècle qui, ne sut pas même la localiser avec précision car il la situe au nord de l'église Saint-Joseph.
Mais d'après des traces archéologiques, son emplacement serait retrouvé...
Cependant ces données se révélèrent assez justes parce qu'elles concordent avec la tradition des Orthodoxes et qu'une découverte fortuite les confirma par la suite.
En effet : des fouilles entreprises en 1955 ont révélé l'existence de l'édifice dans cette zone d'habitation de la ville tandis qu'elles excluent la synagogue que les pèlerins visitent de nos jours.
La tradition écrite ne remonte pas au-delà du XVIè siècle.
Des recherches entreprises dans la direction indiquée par Quaresmius, aujourd'hui occupée par un cimetière musulman, mettraient certainement à la lumière l'un des plus précieux souvenirs de la Nazareth de l'Evangile : la maison de Dieu où Marie conduisit son Fils et lui enseigna à présenter ses louanges au Père éternel tandis que Lui-même croissait en sagesse devant Dieu et annonçait dans une prophétie fulgurante le mystère de sa Passion.