Au cours de sa vie publique Jésus revint un jour à Nazareth.
Toute la Galilée résonnait alors du nom du Rabbi de Nazareth dans une légitime fierté régionale. Cependant les nazaréens jaloux de voir Jésus fréquenter la belle ville de Capharnaüm ne lui pardonnaient pas l'abandon du village natal. Il y revenait cependant avec le désir de faire amende honorable, et en ce jour de sabbat la synagogue regorgeait de dévots et de curieux.
L'office commença par le Shema puis les dix-huit bénédictions. Ensuite, le hazzam sortit de l'armoire précieuse (aron) le rouleau des Ecritures, et sur l'invitation du chef de la synagogue, le présenta à Jésus qui, selon l'usage, lut quelques versets en hébreu puis les traduisit, pour être compris de tous, en araméen, selon la forme targumique en usage.
«L'esprit du Seigneur est sur moi Car le Seigneur m'a consacré par l'onction ; Il m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux humbles Panser les coeurs meurtris, annoncer aux captifs la délivrance...» (Isaïe, 60, 1.)
«Aujourd'hui est accompli cet oracle que vous venez d'entendre»,
commença Jésus en remettant le rouleau des Ecritures...
Mais les nazaréens, matérialistes et entêtés, demandaient des faveurs pour eux, des guérisons, des prodiges qui seraient des preuves de ce qu'on avait entendu dire de ses actes le long de la mer de Galilée mais sans les voir soi-même! Et le Rabbi se contentait de paroles ! Enflammés par la colère, ils ne se contiennent plus contre ce «fils de charpentier», ce renégat de la petite patrie.
L'occasion était belle: n'avait-il pas affiché l'audace de se proclamer le Messie ? Il avait proféré un blasphème : il devait être mis à mort, comme l'ordonnait la Loi !
"Et ils l'entraînèrent hors de la ville"
et le conduisirent jusqu'à la crète de la colline sur laquelle la ville était bâtie pour le précipiter en bas.
Le lieu d'où Marie assista aux vociférations haineuses contre son Fils
Marie a du assister de loin aux péripéties de ce drame et l'effroi de son coeur maternel fut alors à son comble.
Le Moyen âge a tenu à rappeler le souvenir de la douleur de cette passion en élevant une église à Marie de l'Effroi.
Il serait difficile d'affirmer que l'église byzantine érigée en l'honneur de la très Vierge et décrite par le Commemoratio de casis Dei correspond à celle des Croisés ou même aux ruines sur lesquelles les Franciscains ont construit, en 1876, l'église Notre-Dame de l'Effroi.
Le lieu du récit de l'Evangile, visité par de nombreux pèlerins des siècles passés, est situé à environ deux kilomètres au sud de la ville. Le témoignage assez tardif du franciscain Nicolas de Poggibonsi est confus mais Quaresmius affirme que, de son temps, la tradition avait fixé le souvenir de la très Vierge à l'endroit occupé par les Franciscains.
Des fouilles apporteraient peut-être de nouvelles preuves de l'authenticité de ce sanctuaire.