[Les larmes dont il s'agit ici sont une douleur qui sauve, une douleur droite, c'est-à-dire une douleur pour la peine qui a été donnée au Seigneur, non pour celle que nous méritons.]
Le don des larmes[1]
Starets Silouane écrit :
Je suis abominable, le Seigneur le sait ; mais j'aime humilier mon âme et aimer mon prochain, même quand il m'a offensé.
Je supplie continuellement le Seigneur de me donner l'amour des ennemis. Par la miséricorde de Dieu, j'ai saisi ce qu'est l'amour de Dieu et l'amour du prochain.
Jour et nuit, je demande au Seigneur cet amour ; le Seigneur me donne des larmes et je pleure pour le monde entier.
Mais si je juge quelqu'un ou le regarde de travers, les larmes tarissent et mon âme tombe dans l'abattement ; et, de nouveau, je commence à demander pardon au Seigneur, et le Seigneur miséricordieux me pardonne à moi, pécheur.
Bienheureuse l'âme qui aime son frère, car notre frère est notre propre vie[2].
Starets Silouane écrit :
Bienheureuse l'âme qui aime son frère : elle sent en elle la présence de l'Esprit du Seigneur ; Il lui donne paix et joie, et elle pleure pour le monde entier.
Mon âme s'est souvenue de l'amour du Seigneur, et mon cœur s'est réchauffé. Mon âme s'est abandonnée à une profonde lamentation, car j'ai offensé le Seigneur, mon Créateur bien-aimé. Mais Il ne s'est pas souvenu de mes péchés ; alors mon âme s'est abandonnée à une lamentation encore plus profonde pour que le Seigneur ait pitié de chaque âme et la prenne dans son Royaume céleste.
[1] Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du mont Athos, Vie - Doctrine - Ecrits - Edition Présence, Belley, 1982, p. 332-333.
[2] Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, Ibid., p. 339.
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