Humilité (kénose), amour, vision de Dieu

L'humilité consiste à se situer à sa juste place.

L'humilité ne suffit pas pour parler de Dieu, pour connaître Dieu. Car, Dieu s'abaisse au-dessous de sa juste place ! Saint Paul dit du Christ :

« Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! »[1]

Ce n'est plus de l'humilité, c'est de la "kénose" !

L'humilité acquise par la souffrance est incomparablement plus profonde que toute forme d'humilité.

Remarquons que la souffrance est un mal, mais son effet peut donc être un bien.

Jésus, en son humanité, nous a montré le chemin :

« Tout Fils qu'il était, apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance; après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel.»[2]

Nous sommes appelés non seulement à l'humilité (être vrai, être à sa juste place), mais à la kénose (l'abaissement par amour).

Et le soir de la dernière Cène, Jésus dit aux disciples : 

« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous. »[3]

En effet, puisque Dieu est "kénose", un ange ou un homme non conformés intérieurement à cette "kénose" ne peuvent rien saisir de l'essence de Dieu.

La mère de Jésus est la première à voir la kénose de Dieu puisque c'est par Marie que Dieu s'est abaissé en se faisant homme.

Ensuite, en suivant son fils Jésus jusqu'à la Croix, Marie s'est associée à la kénose extrême de Jésus.

Au moment de la mort, Marie a pu être emmenée par Jésus immédiatement dans la gloire du ciel : en effet, Marie avait sans cesse été conformée à la kénose de Dieu, elle était conformée intérieurement à Dieu.

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[1] Philippiens 2, 6.

[2] Hébreux 5, 8-9

[3] Jean 13, 15.

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Françoise Breynaert