Marie est un signe, avec son fils

Marie est un signe, avec son fils

[Nous laissons pour un autre article la question de savoir si Miryam a gardé sa virginité jusqu'à la conception d'Issa ou si elle l'a gardée toujours, autrement dit, nous n'abordons pas ici la question de la maternité virginale. Nous méditons en quoi Miryam est un signe pour les musulmans:]

Le Coran donne une place importante à Marie. Il évoque ses parents, sa naissance, son enfance, l'annonce à Marie et la naissance de Jésus... Tous ces détails sont d'autant plus importants que Marie est la seule femme qui soit nommée par son nom dans le Coran. Le livre saint des musulmans lui réserve donc une position privilégiée, singulière, éminente, jamais atteinte ni même entrevue pour les autres femmes, fussent-elles épouses ou filles de Mahomet ! Le Coran parle de Marie en termes respectueux, voire admiratifs, et invite fréquemment à "se souvenir" d'elle : "mentionne Marie" (Coran 19, 76). Son destin est lié à tout jamais à celui de son fils qui se voit, vingt-quatre fois, désigné du titre de "Jésus, fils de Marie" ?

Le Coran déclare, par deux fois, que le fils et sa mère constituent un seul et même "signe" (âya) donné en exemple à l'univers entier :

« Nous avons fait du fils de Marie et de sa mère un Signe. Nous leur avons donné asile sur une colline tranquille et arrosée. »

(Coran 23, 50)

« Et celle qui était restée vierge... Nous avons fait d'elle et de son fils un Signe pour les mondes. »

(Coran 21, 91)

Signe : un terme utilisé pour les merveilles de la création

Marie est un "signe" pour l'univers et il conviendrait de souligner ici l'importance du terme coranique "signe" (âya). Ce mot est toujours utilisé pour les merveilles de la création, signes de Dieu qui incitent à la foi. Mais ce mot n'est jamais attribué à des humains, même pas au prophète de l'islam, Mahomet.

La providence divine a voulu manifester en Marie l'abondance de ses dons.

Marie a été choisie, et même doublement, pour elle-même d'abord, et comme mère du Messie ensuite (Coran 3,42 ; 3, 33-34).

Ainsi prédestinée par un acte préférentiel du Miséricordieux, elle a été purifiée de tout ce qui rendait alors une femme "légalement impure" ; physiologiquement purifiée, elle l'est aussi moralement, protégée contre toute atteinte de Satan, et c'est pour cela qu'elle est appelée dévote et (siddîqa) (Coran 5, 75).

Son fils ne tire de filiation légitime que d'elle, et d'elle seule : il est Issa, le fils de Marie. C’est pour cela qu’elle est liée à son fils au point de ne constituer avec lui qu'un seul et même signe.

Vierge, croyante et dévote, Marie est proposée à tous en exemple

Rien d'étonnant alors si le Coran la propose comme "modèle" (mathal) à ceux qui croient en Dieu (Coran 66, 12) ! Et en quoi a-t-elle ainsi valeur de modèle ?

C'est parce que Marie "garda sa virginité..., déclara véridique les Paroles de son Seigneur et ses Livres, était au nombre de ceux qui craignent Dieu" (Coran 66, 12).

C'est parce qu'elle est vierge, croyante et dévote qu'elle est ainsi proposée à tous en exemple.

Marie "témoin de la foi" parce qu'elle a déclaré vraies (saddaqat) les Paroles de son Seigneur". Marie "témoin du culte", de la prière personnelle et du "jeûne de la parole", "se prosterne et s'incline avec ceux qui s'inclinent" (Coran 3, 43), dans la solitude du "lieu oriental " où un "voile" la cache aux regards indiscrets (Coran 19, 16).

Marie "témoin de la réserve et de la pudeur", a su "garder sa virginalité" (Coran 66, 12) et donner aux purifications passives reçues de Dieu une signification toute personnelle pour en faire des purifications actives.


Père Maurice Borrmans