Dans la visite à Elisabeth (Lc 1,39-56), Marie est perçue par beaucoup de Pères de l'Eglise non seulement comme étant sanctifiée et mue par l'Esprit Saint, mais comme étant porteuse et instrument de sanctification. Saint Ambroise pense ainsi, à la suite d'Origène.
Origène :
« Dès que Marie eut entendu, selon le message de l'ange, qu'elle allait concevoir le Sauveur et que sa cousine Elisabeth était enceinte, elle partit, se rendit en hâte vers la montagne et entra dans la maison d'Élisabeth. Jésus, dans le sein de la Vierge, se hâtait de sanctifier Jean-Baptiste, encore dans le sein de sa mère. »[1]
Ambroise :
« La parenté n'est pas la seule cause de ce long séjour, mais aussi le profit d'un si grand prophète. En effet, si la première entrée a procuré un tel résultat qu'au salut de Marie l'enfant ait tressailli dans le sein, que l'Esprit Saint ait rempli la mère de l'enfant, quels accroissements pouvons-nous croire qu'en un tel espace de temps, la présence de Marie lui ait valus ! "Marie demeura chez elle trois mois." Ainsi le prophète recevait l'onction et, tel un bon athlète, était exercé dès le sein maternel : car c'est en vue d'un grandiose combat que se préparait sa force. »[2]
[1] ORIGENE Hom sur Luc VII,1, dans sources chrétiennes 87, Paris Cerf 1961, p. 155
[2] AMBROISE Hom sur Luc, II, 29, dans sources chrétiennes 45 par G.TISSOT, Cerf, Paris, 1956, p. 84-85