Extraite de la « Symphonia harmoniae celestium revelationum" , l’hymne mariale « O virga ac diadema » d’Hildegarde de Bingen chante la sainteté de Marie et réemploie l’antithèse entre Adam/Ève et Jésus Nouvel Adam et Marie Nouvelle Ève, permettant à l’humanité d’être rachetée par Son sauveur.
Une hymne à la gloire de la Vierge Marie
Dans cette hymne mariale, Hildegarde de Bingen chante la pureté immaculée de Marie, utilise le célèbre jeu de mot (paronomase) entre virgo (Vierge) et virga (tige) et exalte en la Vierge Marie la Nouvelle Ève.
1. O virga ac diadema purpure regis que es in clausura tua sicut lorica:
Tu frondens floruisti in alia vicissitudine quam Adam omne genus humanum produceret.
2. Ave, ave, de tuo ventre alia vita processit qua Adam filios suos denudaverat.
O flos, tu non germinasti de rore nec de guttis pluvie nec aer desuper te volavit sed divina claritas in nobilissima virga te produxit.
3. O virga, floriditatem tuam Deus in prima die creature sue previderat.
Et te Verbo suo auream materiam, o laudabilis Virgo, fecit.
4 O quam magnum est in viribus suis latus viri, de quo Deus formam mulieris produxit, quam fecit speculum omnis ornamenti sui et amplexionem omnis creature sue.
Inde concinunt celestia organa et miratur omnis terra, o laudabilis Maria, quia Deus te valde amavit.
5 O quam valde plangendum et lugendum est quod tristicia in crimine per consilium serpentis in mulierem fluxit.
. Nam ipsa mulier, quam Deus matrem omnium posuit, viscera sua cum vulneribus ignorantie decerpsit, et plenum dolorem generi suo protulit.
6 Sed, o aurora, de ventre tuo novus sol processit,
qui omnia crimina Eve abstersit et maiorem benedictionem per te protulit quam Eva hominibus nocuisset.
Unde, o Salvatrix, que novum lumen humano generi protulisti: collige membra Filii tui ad celestem armoniam.
| 1 Ô rameau et diadème de pourpre du roi, tu es enfermé comme dans une cuirasse :
Tu as porté feuilles et fruits dans d’autres conditions que celles où Adam a donné naissance au genre humain.
2. Salut, salut, de ton ventre est née une autre vie que celle où Adam a dénudé ses fils.
Ô fleur, tu n’as pas germé de la rosée, ni de gouttes de pluie, l’air n’a pas plané sur toi, mais la clarté divine t’a produite dans le plus noble des rameaux.
3. Ô rameau, Dieu au premier jour de la création avait prévu ta floraison.
Et de son verbe il t’a faite, substance en or, ô Vierge digne de louange.
4 Comme est grand en sa force le côté de l’homme d’où Dieu a fait sortir la forme de la femme, dont il a fait le miroir de toute sa beauté et l’entrelacement de toute sa création.
Dès lors les instruments célestes résonnent et toute la terre s’émerveille, ô louable Marie, car Dieu t’a tant aimée.
5 Combien faut-il déplorer et regretter que, pour une faute commise sur les conseils du serpent, la tristesse se soit infiltrée dans la femme !
Car cette femme, dont Dieu a fait la mère de tous s’est lacéré les entrailles avec les blessures de l’ignorance et a porté sa pleine douleur pour sa descendance.
6 Mais, ô aurore, de tes entrailles un soleil nouveau jaillit qui effaça tous les méfaits d’Ève et donna par toi une bénédiction plus grande que le mal fait par Ève.
Ô Salvatrice, qui as porté la lumière nouvelle au genre humain: rassemble les membres de ton fils en une harmonie céleste.
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-Pour entendre l’hymne mariale O virga ac diadema, en ligne
- sur les hymnes mariales d’Hildegarde de Bingen, dans l’Encyclopédie mariale
L’équipe de MDN.