Saint Alphonse de Liguori, qui a si bien parlé de la miséricorde divine, a aussi commenté le Salve Regina, cet hymne à Marie, reine de miséricorde. Son commentaire s'appuient sur l'Ecriture, les pères de l'Eglises et les saints, puis saint Alphonse donne des exemples pour stimuler son auditoire.
Le péché, alors qu'il dépouilla nos âmes de la grâce divine, leur ôta du même coup la vie. Elles se trouvaient du même coup plongées dans la mort.
Mais Jésus, notre Rédempteur, dans l'excès de sa miséricorde et de son amour, vint nous rendre, par sa mort sur la croix, la vie que nous avions perdue. Lui-même le déclare : Je suis venu pour que mes brebis aient la vie, et pour qu'elles l'aient plus abondante (Jn 10, 10).
Or, si Jésus est le Père de nos âmes, Marie en est la Mère.
Car, en nous donnant Jésus, elle nous donna la vraie vie ;
puis, en offrant sur le calvaire la vie de son Fils pour notre salut, elle nous enfanta à la vie divine de la grâce.
Votre sein est un monceau de froment entouré de lis (Cantique des cantiques 7, 2). Ecoutons saint Ambroise interpréter ce texte : « Le sein très pur de la Vierge ne renfermait qu'un seul grain de froment : Notre Seigneur Jésus-Christ. Cependant, il est appelé monceau de froment, parce que cet unique grain contenait en germe tous les élus, dont Marie devait être la Mère ; et, par là, Jésus-Christ est le premier-né parmi beaucoup de frères (Rm 8, 29).[1]. (Lire plus sur ce thème par st Ambroise)
La seconde circonstance où Marie nous donna la vie de la grâce, ce fut sur le calvaire, lorsque, le cœur rempli d'une immense douleur, elle offrit au Père éternel pour notre salut, la vie de son Fils bien-aimé. Depuis lors, affirme saint Augustin, « elle est la mère spirituelle des membres du Sauveur, parce qu'elle coopérat par son amour à faire naître les fidèles dans l'Eglise. »[2] (Lire plus sur ce thème par st Augustin)
[1] De institutionem virginis, XIV.
[2] Liber de sancta virginitate, VI, 6.
Les gloires de Marie I, 2
(éditions saint Paul, Paris 1987, p. 13-14)