Oh ! Le Saint Sacrement ! L'Eucharistie ! Que de merveilles n'opérait-il pas chaque fois dans l'âme très et immaculée de l'auguste Vierge Marie, notre mère bien-aimée, et dans son être tout entier si magnifiquement divinisé dans l'amour...
Quand elle recevait le Pain consacré, elle le considérait avec une foi parfaite : ses yeux de chair ne voyaient qu'une apparence de pain, mais son regard intérieur, éclairé par la lumière divine, dépassait les apparences et, pénétrant la substance réelle, découvrait le Fils de Dieu caché dans les voiles de l'Hostie...
Elle l'adorait maintenant sous la forme d'un peu de pain, comme jadis sous la forme d'un petit enfant vagissant et frêle, comme elle l'avait adoré pendant tout son ministère public, et dans le divin crucifié du Calvaire.
Pauvre Mère ! C'était toute la Passion de son Jésus, qui, en ces moments, repassait devant elle ! Et c'est ce qu'elle a toujours vu jusqu'à la fin de sa vie en ce monde ! Si elle pouvait supporter ce spectacle horrible avec sérénité, c'est parce qu'elle savait que sa mission sur la terre était terminée ; qu'il avait donné tout ce que l'amour infini d'un Dieu pouvait donner et que, grâce à lui, à son sacrifice, tous les pauvres humains dont elle est la Mère étaient sauvés ! Tous ? Hélas non ! Car je vois souvent ses yeux se porter au loin avec une expression de douleur indéfinissable et des larmes brûlantes couler sur son visage.
L'arche d'Alliance était faite de bois précieux lamé d'or. Pourtant elle ne contenait que les tables de la loi et un peu de manne. Combien plus riche et plus précieux était le tabernacle de la loi nouvelle, Marie, l'immaculée Mère de Jésus et notre Mère à nous. Dieu la fit sans tache, pour recevoir la Pureté vivante et essentielle !
La douloureuse Passion du Sauveur I.
Préparation de la Pâque, éditions Foyer de Charité, 2008, p. 117-118.