C’est l’amour de Dieu le premier commandement ; mais le second lui est semblable, c’est-à-dire que c’est seulement à travers les autres que nous pouvons rendre amour pour amour à Dieu.
Le danger, c’est que le deuxième commandement devienne le premier. Mais nous avons une preuve de contrôle, c’est d’aimer chaque homme, c’est d’aimer le Christ, c’est d’aimer Dieu dans chaque homme, sans préférence, sans catégorie, sans exception.
Le deuxième danger c’est que nous ne le puissions pas ; et nous ne le pourrons pas si nous séparons la charité de la foi et de l’espérance.
La foi et l’espérance, c’est la prière qui les donne. Sans prier, nous ne pouvons pas aimer. C’est la foi et c’est l’espérance, dilatées par la prière, qui débarrasseront le chemin de notre amour de son obstacle le plus important : le souci de nous-mêmes.
Ce n’est pas notre amour que nous avons à donner : c’est l’amour de Dieu. L’amour de Dieu qui est une personne divine, qui est le don de Dieu à nous, mais qui reste un don, qui doit pour ainsi dire nous traverser, nous transpercer pour aller ailleurs, pour aller dans les autres.
C’est un don qui réclame la toute-puissance, sans que nous croyions à la puissance d’une autre chose. Un don qui ne peut être gardé pour nous sous peine d’être éteint, de cesser d’être un don.