Le péché mortel détruit la charité dans le coeur de l'homme par une infraction grave à la loi de Dieu; il détourne l'homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur.
Le péché véniel laisse subsister la charité, même s'il l'offense et la blesse. (CEC1855)
Pour qu'un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises:
"Est péché mortel tout péché
- qui a pour objet une matière grave,
- et qui est commis en pleine conscience
- et de propos délibéré" (RP 17). (CEC 1857)
La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche: "Ne tue pas, ne commets pas d'adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère" (Mc 10,18).
La gravité des péchés est plus ou moins grande: un meurtre est plus grave qu'un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte: la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu'envers un étranger. (CEC 1858)
Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l'amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c'est-à-dire de l'état de grâce. S'il n'est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l'exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l'enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu'un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu. (CEC 1861)
Le péché crée un entraînement au péché; il engendre le vice par la répétition des mêmes actes. Il en résulte des inclinations perverses qui obscurcissent la conscience et corrompent l'appréciation concrète du bien et du mal. Ainsi le péché tend-il à se reproduire et à se renforcer, mais il ne peut détruire le sens moral jusqu'en sa racine. (CEC 1865)
Les vices peuvent être rangés d'après les vertus qu'ils contrarient, ou encore rattachés aux péchés capitaux que l'expérience chrétienne a distingués à la suite de S. Jean Cassien et de S. Grégoire le Grand (mor. 31,45).
Ils sont appelés capitaux parce qu'ils sont générateurs d'autres péchés, d'autres vices. Ce sont l'orgueil, l'avarice, l'envie, la colère, l'impureté, la gourmandise, la paresse ou acédie. (CEC 1866)
La tradition catéchétique rappelle aussi qu'il existe des "péchés qui crient vers le ciel". Crient vers le ciel: le sang d'Abel (cf. Gn 4,10); le péché des Sodomites (cf. Gn 18,20 19,13); la clameur du peuple opprimé en Egypte (cf. Ex 3,7-10); la plainte de l'étranger, de la veuve et de l'orphelin (cf. Ex 22,20-22); l'injustice envers le salarié (cf. Dt 24,14-15 Jc 5,4).(CEC 1867)
Le péché est un acte personnel.
De plus, nous avons une responsabilité dans les péchés commis par d'autres, quand nous y coopérons:
- en y participant directement et volontairement;
- en les commandant, les conseillant, les louant ou les approuvant;
- en ne les révélant pas ou en ne les empêchant pas, quand on y est tenu;
- en protégeant ceux qui font le mal. (CEC 1868)
Ainsi le péché rend les hommes complices les uns des autres, fait régner entre eux la concupiscence, la violence et l'injustice. Les péchés provoquent des situations sociales et des institutions contraires à la Bonté divine. Les "structures de péché" sont l'expression et l'effet des péchés personnels. Elles induisent leurs victimes à commettre le mal à leur tour. Dans un sens analogique elles constituent un "péché social" (cf. RP 16). (CEC 1869)
Catéchisme de l'Eglise catholique 1855-1858 et 1865-1869