L'expérience du baptême :
Notre baptême est une participation à la victoire de Jésus sur la mort et sur le péché qui est la cause de la mort. C'est pourquoi les baptêmes d'adulte ont lieu durant la nuit pascale ou le jour de Pâques.
Vivre en se sachant aimé(e) de Dieu.
Le baptême est une manière de vivre parce qu'on se sait aimé(e) de Dieu.
Se savoir aimé(e) de Dieu est la victoire sur le péché qui est toujours un manque d'amour, et c'est la victoire sur la mort, car la vie d'union à Dieu est victorieuse de la mort.
Les paroles adressées à Jésus le jour de son baptême s'adressent aussi à nous.
« Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l'eau; et voici que les cieux s'ouvrirent: il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix venue des cieux disait: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur." » (Matthieu 3, 16-17)
On ne prend pas le baptême, on le reçoit : c'est un cadeau.
De la part du Fils, : veux-tu être Fils du Père comme moi ?
De la part du Père : consens-tu à être mon enfant et que je sois ton Père ?
De la part de l'Esprit Saint : Veux-tu être saisi, marqué d'un sceau par l'Esprit de la promesse ? (Soulignons l'image du sceau : par le sceau de l'Esprit Saint, Dieu peut nous reconnaître sien).
Il ne faut pas parler du baptême au passé mais au présent.
Dieu ne dit pas « tu as été mon enfant ».
Dieu dit : « tu es mon enfant ».
« Car tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t'aime. » (Isaïe 43, 4)
Vivre le baptême, c'est vivre une expérience de l'Alliance.
La grâce du baptême, c'est le regard d'amour du Père posé sur moi avec fidélité.
Un exemple nous le fait comprendre :
Un enfant était adopté. Un jour, il commis beaucoup de fautes. Son père le réprimanda vivement et l'enfant s'en alla bouder en criant : de toute façon, tu n'es pas mon père !
Le père adoptif attendit puis il l'approcha et lui dit : c'est vrai, je ne suis pas ton père, mais je t'ai choisi.
A ces mots, la glace qui était dans le cœur ce cet enfant fondit.
Comment Marie est-elle présente au baptême?
Le baptême nous fait entrer dans la famille de l’Eglise, qui est le Corps mystique du Christ. La Mère du Christ est présente dans notre incorporation au Corps mystique du Christ. Le Corps mystique vit de la vie divine. En effet,
Cette vie divine nous est révélée et communiquée parce que Dieu s’est fait homme, et cela s’est réalisé par Marie, c’est le mystère de l’Incarnation (Lc 1, 26-38).
Pour entrer dans le Corps mystique du Christ, il faut mourir au péché pour renaître à la vie de la grâce, c’est une Pâque, là encore, Marie est présente, elle qui fut debout au pied de la croix, elle que Jésus a donnée à chaque disciple au moment crucial de ce passage qui est une nouvelle naissance.
Marie et le baptême dans la pratique de l’Eglise primitive
La Tradition apostolique, document liturgique romain de l’an 215 environ, témoigne que dans le rite de l’attribution du baptême, la nuit de Pâques, lors de la seconde immersion du catéchumène, il lui est demandé : « Crois-tu en Christ Jésus, Fils de Dieu, né par l’Esprit Saint de Marie la Vierge ? » [1]
Le motif est évident : la vraie maternité de Marie vis-à-vis du Fils de Dieu et sa fécondité virginale sont la base historique et la garantie du salut.
Dès le troisième siècle, la catéchèse et la solennisation du jour anniversaire du baptême avec renouvellement des promesses se sont développées afin de rendre les chrétiens plus persévérants.
Marie et le baptême dans l’Eglise catholique romaine
En 829, le concile de Sens renoue avec l'antique pratique du renouvellement des promesses baptismales.
Mais la Renaissance infiltra une sagesse humaine et même mondaine.
Luther puis la réforme catholique réagissent et rappellent à nouveau la grandeur du baptême. Saint Charles de Borromée, évêque de Milan, reprend la pratique du renouvellement des vœux du baptême.
Le pape Clément XI envoya le père de Montfort « faire renouveler partout l’esprit du christianisme par le renouvellement des vœux du baptême. »
Fort de son expérience spirituelle de terrain, saint Louis Marie de Montfort propose un don de soi-même au Christ par les mains de Marie dans la cérémonie du renouvellement des vœux du baptême (Contrat d’Alliance 1-3), et il identifie les deux démarches spirituelles (Traité 120). [2]
C’est l’Eglise qui baptise, et Marie est présente à ce moment là, elle accompagne le baptisé, elle accompagne l’Eglise qui baptise. C’est ainsi que le concile Vatican II dit que Marie coopère à la naissance des croyants. Voici la phrase du concile Vatican II :
« [Marie] engendra son Fils, dont Dieu a fait le premier-né parmi beaucoup de frères (Rm 8, 29), c’est-à-dire parmi les croyants, à la naissance et à l’éducation desquels elle apporte la coopération de son amour maternel. »
(Lumen gentium 63)
Le concile Vatican II a été suivi d’une réforme liturgique. Et le rituel du baptême indique dans une rubrique finale que le Magnificat d’action de grâces et la consécration à Notre-Dame peuvent avoir leur place, à la fin de la cérémonie (Rituel du baptême, n°80).
Exemples d’application :
Les mouvements néo-catéchuménaux, qui prennent le temps de refaire, avec des adultes, le cheminement pré-baptismal, donnent à Notre-Dame, et de façon explicite, la place qui lui revient.
Dans le même esprit, un certain nombre de sanctuaires marials célèbrent actuellement une consécration à Marie pour les enfants baptisés dans l’année, par exemple, Notre Dame de Grâce à Honfleur, Notre Dame de la Délivrande à Douvres-la-Délivrande, etc.
La spiritualité de saint Louis-Marie de Montfort : Marie est un moule vivant où nous sommes façonnés, chacun de manière unique.
[1] La Tradition Apostolique §21, par B.BOTTE, SC 11 bis, Le Cerf Paris 1968, p. 84
[2] F. Breynaert, L’arbre de vie, Parole et Silence, Paris 2006 ; ou A l'écoute de Marie, tome II, Brive 2007.
Lire aussi : Ignazio Calabuig, Il culto di Maria in occidente, In Pontificio Istituto Liturgico sant'Anselmo, Scientia Liturgica, sotto la direzione di A.J. Chupungco, vol V, Piemme 1998. p. 270-271
Mgr Jean Ntagwarara (Burundi)
F. Breynaert
Père Ignazio Calabuig