La crédibilité du récit de saint Luc selon Joseph Ratzinger / Benoît XVI (2012)

Jésus, né à Bethléem et dans une grotte

Jésus est né à Bethléem

Des représentants de l'exégèse moderne qui font autorité estiment que l'information des deux évangélistes Matthieu et Luc, selon laquelle Jésus naquit à Bethléem serait une affirmation théologique, non historique. [...] Je ne vois pas comment de véritables sources peuvent soutenir une telle théorie. De fait, sur la naissance de Jésus, nous n'avons pas d'autres sources que celles des récits de l'enfance chez Matthieu et chez Luc. [...] Si nous nous en tenons aux sources, et si nous ne dévions pas vers des inventions personnelles, il demeure clair que Jésus est né à Bethléem et qu'il a grandi à Nazareth.

J. Ratzinger, Benoît XVI, L'enfance de Jésus, Flammarion, Paris 2012, p. 95-96

Jésus est né dans une grotte

Marie couche son enfant nouveau-né dans une mangeoire (Cf. Lc 2, 7). On en a déduit, avec raison, que Jésus était né dans une étable, dans un lieu peu accueillant - on serait tenté de dire : indigne -, qui, quoi qu'il en soit, offrait la discrétion nécessaire pour le saint évènement. Dans la région autour de Bethléem, on utilisait depuis toujours des grottes comme étables.

Déjà chez Justin (mort en 165) et chez Origène (mort vers 254), nous trouvons la tradition selon laquelle le lieu de la naissance de Jésus aurait été une grotte, que les chrétiens de Palestine indiquaient. Le fait que Rome, après l'expulsion des juifs de Terre au II° siècle, a transformé la grotte en un lieu de culte à Tammuz-Adonis, entendant par là évidemment supprimer la mémoire culturelle des chrétiens, confirme l'antiquité de ce lieu de culte et montre aussi son importance dans la considération romaine. Souvent les traditions locales sont une source plus sûre que les informations écrites. On peut donc reconnaître une grande valeur de crédibilité à la tradition locale de Bethléem, à laquelle se rattache aussi la basilique de la Nativité.

J. Ratzinger, Benoît XVI, L'enfance de Jésus, Flammarion, Paris 2012, p. 98-99