Le franciscain Frédéric Manns (1942-2021), bibliste et exégète des sources juives des Évangiles, interprète le Magnificat que prononce la Vierge Marie lors de la Visitation comme un chant de joie.
Après l'Annonciation, un chant de joie va s'élever en Magnificat dans le cœur de Marie.
Comme un bon instrument de musique Marie s’est accordée pour que le chant de l’être vibre en elle.
Son cœur ouvert à l’Esprit se reconstitue au feu de la grâce et tressaille de joie. La dépossession de soi a permis à Marie de cheminer sur la voie des Béatitudes. L’émerveillement dissout la pierre du cœur.
La tradition rabbinique avait noté que la Bible n'était qu'une succession de guerres et de chants.
Or les chants les plus beaux de la Bible provenaient de femmes : Myriam, Débora, Anne.
Leur sensibilité leur avait enseigné que c'est Dieu qui donne la victoire parce qu'il est fidèle à son alliance. Il suffit de l'acclamer et de le chanter comme on acclame un héros qui rentre du combat.
Le Christ est venu pour que l'Esprit puisse descendre, pour qu'apparaisse sous les langues de feu de la Pentecôte une humanité renouvelée au cœur de laquelle se trouve Marie.
Comme le dit Origène, l'un des plus grands Pères de l'Église :
"Il se fait, dit Marie, la force de ceux qui le craignent". La force (ou la puissance) est une qualité royale... Si tu crains Dieu, il te donne sa force et sa puissance, il te donne le Royaume, afin que soumis au Roi des Rois, tu possèdes le Royaume des cieux dans le Christ Jésus"[1].
[1] Origène, Homélies sur Luc 9,1-2
-sur le Magnificat dans la tradition de prière d'Israël, dans l’Encyclopédie mariale
- sur la structure et le sens du Magnificat, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Le Magnificat dans la Tradition de l'Église, dans l’Encyclopédie mariale
-sur le Magnificat en musique, dans l’Encyclopédie mariale
Frédéric Manns et l’équipe de MDN.