Dans les Poésies, III, 1 Victor Hugo manifeste une haine du dogme de l'Immaculée Conception (1854), accompagnée d'un mépris de l'Eglise et de sa réflexion (« abbé Pluche »).
« Lisez nos missels, notre bible,
L'abbé Pluche, saint Paul, par Trublet annoté [...]
Tout est souillure, et qui le nie est un athée.
Toute femme est la honte, une seule exceptée. [...]
Péché, péché, le mal est dans les nouveaux-nés !
Oh ! Quel sinistre affront ! Prêtres infortunés ! »[1]
Notre site internet étant chrétien, un bref commentaire a sa place ici :
1) La peur de la sexualité est bien antérieure au christianisme (cf. l'encratisme des Grecs, le Platonisme etc.), et on peut dire qu'elle a subsisté dans les pays chrétiens, sans pour autant être d'essence chrétienne.
2) Jésus a béni les noces à Cana (Jn 2), il a béni les enfants (Mt 19).
3) L'Immaculée Conception est un dogme catholique distinct du dogme de sa virginité.
4) Saint Paul a compris le péché originel - tous ont péché en Adam (Rm 5) - après l'expérience de la Passion, de la Résurrection de Jésus et de la sanctification en Jésus. Le dogme du péché originel est en quelque sorte intelligible « dans le rétroviseur », quand on avance dans la vie chrétienne.
[1] Victor Hugo, L'Immaculée Conception, L'art d'être grand-père, VII. Dans Œuvres complètes, Poésie III, Robert Laffont, Paris 1985, p.778
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