Vit-on jamais une fille vierge
et avoir un fils, sans union ?
O prodige qui dépasse toute expression !
[...]
La comparerai-je au Jardin
dont quatre fleuves
aux quatre coins
se répandaient, dit la Genèse ?
La source qui jaillissait de lui
n'a sauvé personne de la mort ;
et l'arbre de vie qui s'y dressait
personne ne sait sa qualité.
Mais de Marie a jailli une source,
que quatre bouches ont répandues,
dont s'est enivrée toute la terre,
en bénissant son nom.
Elle est l'arbre étonnant,
qui a porté un fruit merveilleux :
toute la terre l'admire
et l'exalte aux yeux de tous.
[...]
Elle est le buisson admirable
qui a été embrasé de feu ;
durant neuf mois a habité
en elle un feu incandescent.
[...]
Qui ne louerait son enfance,
qui ne glorifierait son adolescence,
qui ne se ferait en toute liberté
l'esclave de sa Seigneurie ?
Seigneur, je crois vraiment
qu'elle est votre mère très pure,
et je publie bien haut
qu'elle est la reine des vierges.
[...]
O ma Souveraine et la Mère de mon Seigneur,
par la prière de votre bouche,
demandez le pardon des péchés
pour le chantre de cette hymne.
Georges Warda (chaldéen, XIII° siècle),
hymne de félicitation de Marie pour la naissance de son Fils, célébrée le 26 décembre.