La petite Espérance (Péguy)


 

L’écrivain poète et  essayiste Charles  Péguy (1873-1914), intellectuel engagé qui s’est rapproché du catholicisme et en a témoigné dans ses écrits. Dans Le Porche du mystère de la deuxième vertu, écrite en 1911, il se livre à une longue méditation poétique sur la deuxième des trois vertus théologales: l’espérance.

 

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"Car mes trois vertus, dit Dieu,

Les trois vertus de mes créatures,

Mes filles mes enfants.

Sont elles-mêmes comme mes autres créatures.

De la race des hommes.

La Foi est une Épouse fidèle.

La Charité est une Mère.

Une mère ardente, pleine de cœur.

Ou une sœur aînée qui est comme une mère.

L'Espérance est une petite fille de rien du tout.

Qui est venue au monde le jour de Noël de l'année dernière.

[...]

Cette petite fille de rien du tout.

Elle seule, portant les autres, traversera les mondes révolus.

Comme l'étoile a conduit les trois rois du fin fond de l'Orient.

Vers le berceau de mon fils.

Ainsi une flamme tremblante.

Elle seule conduira les Vertus et les Mondes.

[...]

C'est elle, cette petite, qui entraîne tout.

Car la Foi ne voit que ce qui est.

Et elle, elle voit ce qui sera.

La Charité n'aime que ce qui est.

Et elle, elle aime ce qui sera."

Source :

-Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, 1911. Pléiade, p.173-178.

 

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Pour en savoir plus

 

-sur Charles Péguy (France 1873-1914), dans l’Encyclopédie mariale

-sur l’espérance, dans l’Encyclopédie mariale

 

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