Marie, l’Agnelle, mère de l’Agneau (P. Claudel)


 

Le poète, dramaturge, essayiste et diplomate français,  membre de l'Académie française Paul Claudel (1868-1965) a toujours eu, depuis sa conversion du 25 décembre 1886, une grande dévotion à la Vierge Marie. Dans son ouvrage L’épée et le miroir, consacré aux sept douleurs de la Vierge Marie, il la compare à une agnelle.

 

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Reprenant l’image que  saint Méliton de Sardes avait déjà utilisée au II e siècle, Paul Claudel nous livre une méditation à partir de saint Paul et de la Genèse sur l’Agnelle, mère de l’Agneau.

« Puisqu’au dire de saint Paul (I, Cor. X, 11) toutes choses, toutes choses sans exception, arrivaient en figure au peuple élu, que signifient donc ces sept agnelles dont mention n’est faite qu’une fois dans l’Écriture[1] ? L’agnelle, c’est l’agneau femelle, c’est un être innocent et vierge, et c’est la Mère future de l’agneau. Quelle meilleure image trouver de Marie ?Quand donc Abraham remet les sept agnelles aux mains du Roi des Nations, c’est Marie en figure qu’il livre aux générations qui se succèdent jusqu’à la fin du monde, l’Agnelle mère de l’Agneau. Chacune trouvera en elle un cœur approprié, un visage familier, une oreille inclinée à ce particulier accent, une tendresse et une nourriture qui ne sont que pour elle, une sollicitude qui répond à notre faible bêlement. Dans chacune des Sept Églises en qui Jean a vu se développer la procession de tous les siècles, elle a son sanctuaire réservé. Il y a Marie à chacune d’elles qui donne le Christ, il y a l’Agnelle qui livre l’Agneau. »

Source :

Paul Claudel. L’épée et le miroir. Paris : Gallimard, 1939. Pp. 16-17.

[1] Gn 21, 28.

 

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Pour en savoir plus

 

-sur saint  Méliton de Sardes (IIe siècle), Marie l’agnelle pure, dans l’Encyclopédie mariale

-sur Paul Claudel (1868-1965), dans l’Encyclopédie mariale

 

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