Au Moyen Age
Au 11° et 12° siècle, d'après la légende, une icône venue droite sur les flots, s'est doucement posée sur le rivage de l'Athos près du monastère d'Iviron.
C'est une icône de type Hodigitria, représentant la Mère de Dieu qui porte sur un bras l'Enfant en majesté et, de l'autre main, le désigne comme "le chemin, la vérité et la vie".
Les moines la portèrent dans l'église qui se trouve au centre des bâtiments monastiques. Mais l'icône, le lendemain avait disparu. On la retrouva au seuil du grand portail. La chose s'étant renouvelée, c'est là qu'on édifia pour elle un petit sanctuaire. Et on la surnomma "Portaïtissa" : celle qui garde le seuil.
Au XX° et XXI° siècle
Vers 1980, dans un ermitage, celui de la Nativité, s'ouvre un atelier d'icônes. La première qui fut peinte là était une libre copie de la « Portaïtissa ».
A la même date, un chilien, José Munos, devenu orthodoxe, professeur d'histoire de l'art à Montréal, se rend au Mont Athos pour entrer en contact avec un monastère d'icônographes. Il découvre l'ermitage de la Nativité. On lui fait visiter l'atelier. Il reste en arrêt, bouleversé, devant l'image de la « Portaïtissa ».[1]
José Munos retourne à Montréal avec la libre copie de la « Portaissa ».
Et voici que fin novembre 1982, durant la nuit, il sent un parfum et constate que le parfum vient de l'icône, d'une sorte d'huile qu'elle exsude, notamment de minces filets de myrrhon qui coulent des mains de l'Enfant, de celles de la Mère de Dieu et de l'étoile placée sur son épaule.[2]
L'huile miraculeuse (myrrhe)
L'icône ne donne jamais de myrrhe ni le Jeudi Saint de la semaine de la Passion, (ni le Vendredi Saint) - elle semble alors se dessécher - , mais l'écoulement reprend dès le Samedi Saint.
La myrrhe a aussi commencé à couler à partir de reproductions photographiques de l'icône, en Amérique, en Russie et en Europe. J'ai vu beaucoup de ces photos, d'où la myrrhe coulait sans interruption. Dans d'autres cas, des cotons (ayant contenu de la myrrhe de l'icône, mais) asséchés se remplissaient soudain de myrrhe, ou encore, la myrrhe contenue dans un flacon s'accroissait de façon miraculeuse et débordait. Cela est souvent arrivé.
Il est également arrivé que des cotons oubliés dans un endroit dégagent soudain un tel parfum qu'on se mette à les rechercher avec ferveur.
Les orthodoxes ont remarqué que la myrrhe s'est mise à couler un an précisément après la glorification des Nouveaux Martyrs (les martyrs russes) ce qui pourrait signifier que, tout comme les femmes myrrhophores ont embaumé le corps du Christ avant sa Résurrection, de même la Mère de Dieu embaume aujourd'hui le peuple russe avant la résurrection spirituelle de la Russie[2].
[1] Olivier Clément, France catholique du 30 mai 1986
[2] stranitchka.pagesperso-orange.fr/VO02/ENTRETIEN_AVEC_Jose.html
Synthèse F. Breynaert