Aujourd'hui les historiens de l'art s'accordent à faire remonter l'origine de l'icône aux fresques étrusques et juives (plusieurs siècles avant le Christ) retrouvées sur les murs de certains édifices, lors de fouilles.
A l'origine, les fresques (représentations murales) étrusques et juives
On a retrouvé par exemple, en 1932, à Doura-Europos de Syrie, sur les murs d'une synagogue datant du IIIè siècle avant Jésus-Christ, des fragments de fresques représentant des scènes bibliques. De là viendrait l'origine de l'iconographie chrétienne. L'art des fresques retrouvées dans les catacombes romaines des tous premiers siècles après le Christ, serait la continuation de cette pratique de la peinture murale : "Habitués ainsi à l'ornementation de leur lieu de culte, les premiers juifs convertis continuèrent cet art de la fresque en osmose avec les civilisations grecques et romaines pour décorer les murs des maisons ecclésiales chrétiennes.
Les historiens iconographes considèrent l'art de la fresque comme étant l'origine même de l'icône. D'après le Maître iconographe Nicolaï Greschny : " Tous les types iconographiques se sont formés sur les murs et secondairement dans les manuscrits; mais ces derniers puisaient eux-mêmes dans la peinture murale" (1 ).
Dans la tradition byzantine, deux autres sources de l'iconographie
A partir de cet art chrétien des catacombes se développe une pratique qui devient, dès le VIè siècle (époque à laquelle remontent les premières icônes que l'on possède encore aujourd'hui, dont celles du monastère Catherine du Sinaï) très populaire : la prière devant l'icône (ou image ). Mais dans la grande tradition byzantine de l'iconographie chrétienne, deux autres sources sont à signaler, pour expliquer le rôle si important de l'icône dans la prière et dans l'art de l'Eglise d'Orient :
- les icônes "achéropoïètes" (ou encore "tombées du ciel"), c'est-à-dire non faites de main d'homme :
dès le VIè siècle en effet, l'on commence à vénérer des icônes dont l'origine semble inconnue et très antérieure au VIè siècle. Parmi ces icônes, certaines sont même considérées comme miraculeuses, car non faites de main d'homme comme par exemple celle du Mandylion de la Face (dite "Image d'Edesse" car retrouvée dans une église d'Edesse) que l'on attribue à un don du Christ Lui-Même ;
- les icônes dites "de saint Luc l'Evangéliste":
en effet, chez les chrétiens des premiers siècles, la tradition courait que l'un des quatre évangélistes, saint Luc, qui était aussi médecin à l'époque du Christ, et portraitiste, avait peint plusieurs portraits de la Vierge Marie, d'après nature et dans trois attitudes différentes: la Vierge "Hodiguitria" (Celle qui montre le chemin), la Vierge "Eleousa" (ou Mère de miséricorde et de tendresse), la Vierge Orante (dite encore "platytera"). Quelques siècles plus tard ces trois modèles byzantins anciens deviendront la référence de la peinture d'icônes. Des canons stricts furent édictés au cours des premiers conciles de l'Eglise et s'appliquèrent à toutes les formes d'art sacré.
________________
(1) Cf site internet 'maison-russie.com'
Equipe de MdN