Nous suivons : Mère Térésa, Les écrits intimes de la de Calcutta, éditions Lethielleux, Paris 2008.
Une vie avec la Vierge Marie
Celle que l’on appellera Bse Mère Térésa (1910-1997), est d’abord entrée dans un institut de religieuses enseignantes en octobre 1928, un institut déjà dédié à la Vierge Marie, sous le vocable de Notre Dame de Lorette, à Calcutta. « Je suis entrée à l’Institut de la Bienheureuse Vierge Marie » raconte-t-elle. (Ibid. p. 143)
Pendant ses temps libres, elle commence à œuvrer pour les pauvres des bidonvilles, et en 1948, elle reçoit l’appel à une œuvre à leur service.
La congrégation des missionnaires de la charité a été établie officiellement le 7 octobre 1950, jour de Notre Dame du saint Rosaire.
Mère Térésa place la congrégation sous le patronage du « Cœur immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie ».
Peu après, elle fonde un mouroir qui s’appelle « le cœur pur » et qui est dédié au cœur Immaculé de Marie.
Le but de la congrégation est d'étancher la soif de Notre Seigneur Jésus-Christ pour le salut des âmes par l’observance des trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance ainsi que par un quatrième vœu de se dévouer avec abnégation au soin des pauvres, des nécessiteux qui, broyés par le besoin et la misère, vivent dans des conditions contraires à la dignité humaine. (Ibid. p. 166)
Le 25 mars 1963, en la fête de l’Annonciation, mère Térésa fonde la branche masculine de l’œuvre : les frères missionnaires de la charité.
« Je veux seulement être une vraie missionnaire de la charité comme l’était notre Dame »
(Lettre à Eileen Egan, 21 février 1962 ; dans Ibid., p. 265)
Elle veut servir Marie:
« Je veux devenir une véritable esclave de Notre Dame – ne boire que de son calice de douleur et donner de vrais saints à notre mère l’Eglise [...] Excellence, s’il vous plaît, priez pour moi afin que je puisse donner à Notre Seigneur tout ce qu’il me demande sans penser un instant à moi-même. »
(Lettre à Mgr Perier, 15 avril 1951 dans Ibid., p. 169)
Et ne va jamais dans les bidonvilles sans avoir récité les louanges de la Mère:
« On nous apprend à aimer et à dire le chapelet avec une grande dévotion : restons fidèles à ce premier amour qui est le nôtre, car il nous rapprochera de notre Mère céleste.
Notre règle nous demande de ne jamais aller dans les bidonvilles sans avoir tout d’abord récité les louanges de la Mère, c’est pourquoi nous devons dire le chapelet dans les rues et les trous obscurs des bidonvilles.
Accrochez-vous au chapelet comme la plante grimpante s’accroche à l’arbre car sans Notre Dame, nous ne pouvons pas tenir. »
(Ibid. p. 170)
Elle dit de « garder toutes nos paroles dans le cœur de Marie »:
« Notre Dame gardait toutes ces choses en son cœur. Puissions-nous garder toutes nos paroles dans son cœur [celui de Marie]. Tant de peine, tant de malentendus, pourquoi ? Seulement à cause d’un mot, d’un regard, d’une action précipitée, et l’obscurité envahit le cœur de votre sœur. Demandez à notre Dame durant cette neuvaine de remplir votre cœur de douceur. »
(Mère Térésa aux sœurs, 20 sept 1959)
Le visage souriant:
Voici comment elle parlait aux coopérateurs (c’est-à-dire à ceux - surtout des malades - qui portent dans la prière l’apostolat des missionnaires).
« Dans notre congrégation, nous disons souvent à Notre Dame qu’elle est la cause de notre Joie – parce qu’elle nous a donné Jésus. Puissions-nous devenir la cause de sa joie à elle – parce que nous donnons Jésus aux autres. Restez près de Jésus, le visage souriant. »
(Mère Térésa aux coopérateurs, 20 mars 1962, dans Ibid., p. 268)
Comme la Vierge Marie, mère Térésa a traversé la nuit de la foi.
C’est une expérience difficile à traduire en mots. Mère Teresa pense qu’elle n’a pas la foi. Elle se souvient qu’avant le début de l’œuvre elle avait tant d’union, d’amour, de confiance, de prière, et à ces yeux tout cela a disparu. Elle a peur que cette contradiction la déséquilibre et pourtant « cela ne rompt pas ».
(cf. Lettre au père Pichachy, 25 août 1959).
Elle confie :
« Excellence, vous avez tout approuvé, vous avez tout béni. Toutes ces années, je n’ai voulu qu’une seule chose – connaître la volonté de Dieu Et maintenant je ne veux encore que cela même dans cette obscurité si pénible et profonde. […] La seule chose qui me maintienne à la surface, c’est l’obéissance »
(Extraits de la Lettre à Mgr Perrier, 1° septembre 1959)
Ses souffrances ressemblaient à celles de la nuit obscure que décrit saint Jean de la Croix, mais elle pressentait que leur but était différent, elle ne souffrait plus tant pour être purifiée que pour partager les souffrance des pauvres :
« Partageons les souffrances de nos pauvres car ce n’est qu’en étant unes avec eux que nous pouvons les racheter, c’est-à-dire amener Dieu dans leur vie et les amener à Dieu »
(Premier vendredi du mois de juillet 1961)
« Pour comprendre les pauvres, Jésus dut connaître et faire l’expérience de cette pauvreté dans Son corps et dans Son âme. »
(Soul of Mission, 29 janvier 1991).
Synthèse F. Breynaert