Saint Germain est né à Constantinople vers 635 dans une famille noble, et en l’an 715 il fut appelé à la charge
de patriarche de <a class="link_glossaire" target="_blank" href="/index.php?id=138954&tx_ifglossaire_list%5Bglossaire%5D=141&tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="D’abord appelée Byzance, Constantinople est la capitale de l’empire ro..." class="definition_texte">Constantinople. Il mourut en 733.G. Soll pense que saint Germain doit être considéré comme le sommet de la mariologie de l’époque patristique (1).
Le concile Vatican II le cite trois fois, en Lumen gentium 56, 59, 60.
La sainteté de Marie, mère de Dieu, pour nous
En étant la maison de la gloire, l’urne d’or qui contient le Christ notre manne, Marie est pleine de grâce, elle est le saint des saints. Tout cela nous concerne aussi : Marie nous offre "la branche d’olivier libérateur" : Jésus.
« Salut, ô trône saint de Dieu, offrande divine, maison de la gloire, splendeur très belle, bijou choisi, universel propitiatoire, ciel qui raconte la gloire de Dieu, où pointe une lumière impérissable…
Salut ô Marie, pleine de grâce, plus que les saints, plus glorieuse que les chérubins, plus honorée que les séraphins, vénérable au-dessus de toute la création : lors de ta présentation glorieuse et resplendissante tu nous apportes le rameau d’olivier libérateur du déluge universel.
O colombe, tu nous apportes l’heureuse annonce du port du salut…
Urne toute d’or tu contiens la douceur de nos âmes, c’est-à-dire Christ notre manne.»
Homélie pour la présentation de Marie au temple §° 17-18, PG 98,308 AC.
L’intercession et la médiation de Marie
Constantinople est une ville riche de dévotion, pèlerinages, procession mariales, pensons aux sanctuaires de Blacherne et Chalcoprateia.
Saint Germain ne cherche pas seulement à louer la Mère de Dieu et à expliquer ses mystères. Il se consacre à réveiller dans les cœurs un amour fidèle et une confiance forte envers sa sollicitude maternelle et son intervention.
Il appelle serviteurs (en grec : douloi) de Marie les fidèles qui recourent à elle pour obtenir protection et salut : c’est une invitation à passer de la simple prière de demande à une attitude plus active de collaboration avec Marie.
Cf. In sanctae Mariae zonam, 381 B
Saint Germain fait une affirmation plutôt audacieuse à propos de la médiation de Marie - qui ne remplace pas celle du Christ:
« Puissante est ton aide pour le salut, ô Mère de Dieu, et il n’y a pas besoin d’aucun autre médiateur auprès de Dieu. […]
Personne ne se sauve pas si ce n’est à travers toi, ô Toute .
Personne n’est libéré des maux si ce n’est par toi, ô irrépréhensible.
Personne ne reçoit un don si ce n’est par toi, ô toute chaste.
Personne n’est pris en pitié sinon à travers toi, ô toute vénérable.
Et en échange de cela, qui ne te proclamera pas bienheureuse ? Qui ne te glorifierait, sinon autant que tu le mérites, au moins de la façon la plus ardente? »
In sanctae Mariae zonam, PG 98,380 B, BC
La Mère de Dieu ne jouit pas d’un aussi grand pouvoir par elle-même, mais par son intercession auprès de son Fils :
« Comme Tu as auprès de ton Fils la hardiesse et la force d’une mère, avec tes prières et tes interventions tu nous sauves et tu nous rachètes de la punition éternelle, nous qui avons été condamnés par nos péchés et qui n’osons pas regarder non plus vers les hauteurs du ciel. »
In sanctae Mariae zonam, PG 380D-381
La mort et l'Assomption de Marie
Saint Germain explique qu'il a été normal que Marie affronte l’expérience de la mort avant sa glorieuse Assomption, tout comme le Christ avant sa résurrection.
L’événement de la mort et de l’Assomption de Marie au ciel eut des témoins influents dans la personne des Apôtres.
Homilia in Dormitionem II, PG 98,357 B.
Le pape Jean Paul II a retenu comme étant valide la tradition concernant la mort de Marie (audience générale du 25 juin 1997).
L’Assomption de Marie
Saint Germain tient pour certain que Marie est montée au ciel non seulement avec l’âme, mais aussi avec le corps, parce qu’il y avait de fortes raisons qui l’exigeaient :
1. L’Assomption de Marie est un privilège que Jésus lui a accordé au regard de la dette qu’il avait d’une certaine façon envers sa Mère, pour toutes les choses qu’il avait reçues par elle pendant sa vie sur la terre.
2. Une autre raison est donnée par la pureté totale et l’intégrité de Marie.
3. Une autre raison consiste dans le rôle d’intercession et de médiation que la Vierge est appelée à jouer devant son Fils en notre faveur.
En 1950, Pie XII, dans la constitution apostolique Munificentissimus Deus cite saint Germain parmi les témoins de la tradition de l’Église pour le dogme de l'Assomption.
Le culte des icônes
Au temps de la crise iconoclaste, saint Germain défend les icônes.
Il explique que Jésus a pris un visage humain et que les icônes exprime la foi dans le caractère historique de l’Incarnation.
Les icônes de Marie peuvent exercer une influence spirituelle profonde sur ceux qui les contemplent :
"Qui, en contemplant tes icônes ne se sent pas immédiatement rempli de joie?"
In Dedicationem, PG 98,381 B
La richesse des couleurs symbolise la richesse de ce que donne Marie :
"Les colorations matérielles de tes icônes, o Mère de Dieu, font resplendir la distribution que tu nous fais de tes biens."
Epist. Ad Joannem de Sinada, PG 98, 160.
Saint Germain explique que le culte vise à la personne même et ne s’arrête pas à l’image peinte, et ce culte ne doit pas se confondre avec le culte qui est dû seulement à Dieu.
Epist. Ad Joannem de Sinada, PG 98, 160.
(1) G. Soll, Storia dei dogmi mariani, Roma, LAS 1981, pp. 213-214.
L.Gambero