St Paschase Radbert (vers 790-865)

Paschase Radbert (vers 790-865)

Une vie monastique

Paschase Radbert naquit dans la région de Soissons vers 790. Il entra comme moine dans le monastère bénédictin voisin de Corbie où il fut nommé abbé en 844 ; mais en 851, à cause d'une polémique dans la communauté monastique, il démissionna et se retira comme simple moine à S. Riquier. Plus tard il revint à Corbie, où il mourut en 865.

Parmi ses oeuvres, celles qui offrent un contenu explicitement marial sont : le Libellus de nativitate sanctae Mariae, le De partu Virginis ; la lettre Cogitis me ; et trois homélies sur l'Assomption.

L'Incarnation, le Christ épouse l'Eglise

Le Christ est l'époux. Il prend une chair semblable à nous et désormais le Christ et l'Eglise ne font plus qu'une seule chair, et ces noces s'accompliront parfaitement quand l'Eglise suivra le Christ dans la résurrection et la vie éternelle.

Cette pensée hérite de saint Augustin, Sermon 192, pour le jour de Noël.

Ce grand texte de Pasquase Radbert est donné dans un article ci-dessous.

Le corps eucharistique de Jésus, né de la Vierge Marie

Paschase Radbert défend ouvertement l'identité entre le corps eucharistique de Jésus et son corps physique, conçu dans le sein de la Vierge Mère, marquant ainsi une étape importante dans l'histoire de la théologie eucharistique.

La vraie naissance de Jésus, et l'enfantement virginal

Dans la première moitié du IX° siècle, il semble qu'ait circulé dans certains milieux allemands une forme de néo-docétisme qui, en rappelant précisément la vérité de l'accouchement virginal de la Mère, niait au Fils une vraie nature humaine. Paschase Radbert réagit et, dans le De partu Virginis il insiste sur la vraie naissance de Jésus tandis que l'accouchement se produisit à ventre fermé de manière miraculeuse et surnaturelle.

Les véritables vierges pratiqueront l'humilité

Son sentiment de dévotion mariale s'exprime avant tout dans l'admiration pour sa personne et dans le besoin de louer Marie et l'auteur de sa grandeur et sainteté. Une preuve tangible de dévotion est l'imitation de la Vierge , surtout de son humilité :

« Imitez la Mère du Seigneur et obéissez aux pères ; humiliez-vous parmi les fleurs virginales, parce que les dons et les engagements de la virginité viennent de la grâce de Dieu.... » [1]

« Vous aussi o filles, si vous voulez être de vraies vierges, pratiquez l'humilité et cherchez à imiter avec un sentiment d'amour la Mère du Seigneur qui s'est définie comme servante. » [2]

Parmi les autres vertus de Marie que doivent être proposée à l'imitation des fidèles le Paschase Radbert souligne l'esprit de prière et de méditation, les vertus théologales de la foi, de l'amour et de l'espérance.

J'ai vu ma toute belle...

Paschase Radbert fait une interprétation mariale du Cantique des Cantiques, par exemple :

« Celui qui est habitué à contempler les secrets célestes, en observant avec un regard de grande admiration la montée de la Vierge au ciel, s'exprime ainsi dans le Cantique des Cantiques : "J'ai vu ma toute belle monter comme une colombe sur les flots des eaux." (Ct 5, 12) » [3]


[1] Sermo I, PL 96, 245 C

[2] Cogitis me, 7, PL 30, 144 D

[3] Cogitis me 14, PL 30, 141 D - 142 B


Luigi Gambero, Marianum (Rome)


Bibliographie :

W. COLE, Theology in Paschasius Radbertus' Liturgy-oriented Marian Works, in CongrZag III, 395-431;

L. Gambero, Maria nel pensiero dei teologi latini medievali, ed San Paolo, 2000

L. Gambero, Testi mariani del secondo milleno, vol III, Roma, 1996

H. PELTIER, Paschase Radbert, abbé de Corbie : contribution à l'étude de la vie monastique et de la pensée chrétienne aux temps carolingiens, Amiens 1938,190

A. RIVERA, La interpretación mariana del Cantar de los Cantares en Pascasio Radberto, in EphMar 14 (1964), 113-117.

R. ROSINI, Il culto della B. Vergine nella lettera "De Assumptione sanctae Mariae Virginis (Cogitis me) dello pseudo-Girolamo, ibid., 433-459.