Siméon Métaphraste, qu’on appelle également Syméon le Logothète, est un homme politique et hagiographe du Xè siècle, connu notamment pour être l'auteur du premier Grand Ménologe, recueil de vies de saints et biographies réécrites dans un style agréable et commentées (métaphrases) qui ont valu à cet homme son surnom de Simon Métaphraste . Le grand Ménologe, en 10 volumes, fut organisé de façon chronologique, en suivant le calendrier des fêtes et des saints et fut utilisé en Orient pour la liturgie, puisqu’on lisait à chaque office la page consacrée au saint du jour. Simon Métaphraste est également l’auteur de plusieurs œuvres sur la Vierge Marie.
Siméon Métaphraste, qu’on appelle également Syméon le Logothète, est un homme politique et hagiographe du Xè siècle. Conseiller de plusieurs empereurs de Constantinople, il fit preuve de grands talents de négociateur avec les envahisseurs arabes en Crète. S'étant ensuite retiré, il consacra le reste de sa vie à regrouper les "vies des saints", qui étaient dispersées dans d'innombrables manuscrits. Cette compilation en 10 volumes fut le premier Ménologe du Moyen Age byzantin. Simon Métaphraste est également l’auteur d’une biographie de la Vierge Marie intitulée La Vie de Marie , mais également de L'éloge funèbre de Marie, du Commentaire sur l'image romaine de la Theotokos, du Canon sur la fête de la Nativité de Marie et de prières mariales[1]. Simon Métaphraste était vénéré comme saint déjà au temps de Michel Psellos († vers 1078). Il est reconnu comme saint par l’Église orthodoxe et fêté le 9 novembre.
Métaphraste base la narration de ces événements sur la foi de témoins choisis et crédibles et selon certains critères. Les trois qualités que doivent posséder ces témoins sont : qu’ils aient écrit avec soin sur la Vierge; qu’ils possèdent une doctrine éminente; qu’ils aient mené une vie exemplaire.
Il cite trois noms de témoins ayant remplis ces conditions : Grégoire de Nysse, Athanase, et Denis l’Aréopagite. Et la condition qu'il place au dessus de toutes est que leurs récits soient confirmés par l’Évangile[2] .Dans sa Vie de Marie, Simon Métaphraste expose d'abord brièvement les épisodes antérieurs à la naissance du Christ et qui sont relatifs à la Vierge Marie: sa naissance, sa présentation au temple, son mariage avec Joseph. Il passe ensuite aux principaux événements de la vie du Christ, surtout pendant la Passion, toujours en lien avec la Vierge Marie.
« Nous raconterons en effet comme Marie a toujours vécu avec son Fils; comme elle fut toujours à ses côtés, même dans les moments les plus difficiles. En effet elle ne s'est pas non plus séparée de lui pendant le temps de la passion, toute seule, quand tous les autres disciples, amis et connaissances ont abandonné le Fils et s'enfuirent. Et encore quand d'autres, après être resté un peu l'ont renié.»[3]
« Quand Jésus célèbre le mystère divin de l'Eucharistie, et transmet l'enseignement de sa grande humilité (lavement des pieds), pendant qu'il s'assied avec les disciples, il ordonne à sa Mère de prendre soin des femmes qui servent à table. Ainsi, au moyen de la Mère, Jésus accueille ces femmes avec bienveillance et, parce que la Mère mange avec elles, il les remercie pour le service qu'elles rendent.[4] »
« Avec prudence et avec respectueuse ferveur, après la mort du Fils, Marie recueillit aussi cette eau et ce sang qui, comme s'il était encore vivant, continuaient de jaillir de son côté ouvert[5]. »
« Elle apprit que sur l'endroit même du Calvaire il y avait un sépulcre neuf. Ce devait être le sépulcre pour Jésus, non seulement parce qu'il s'agissait du Fils de Dieu pour qui du reste n'importe quel sépulcre, rigoureusement parlant, aurait été inconvenant et indigne, mais parce que, si d'autres cadavres y avaient été déposés, des doutes auraient pu se lever à propos du corps du ressuscité. Marie se rend chez le propriétaire du sépulcre, Joseph d'Arimatie, et le convainc de se présenter devant Pilate pour demander le corps du Seigneur.[6] »
« La joyeuse annonce de la résurrection semble avoir été donnée d'abord à Marie qui put contempler la splendeur du Fils autant que c'était possible. Ainsi donc la Theotokos, en contemplant plus clairement la résurrection du Fils, confirma ceux qui l'annonceront, plus que les femmes qui portèrent les huiles parfumées. Celles-ci du reste, en racontant qu'elles ont vu le Seigneur ressuscité, ne firent pas mention de la Vierge, dans la peur que le témoignage de la Mère provoque une ombre de suspicion (sur la véracité de l'événement), et par conséquent auraient donné un plus faible crédit. [7]»
Marie étant proche de la mort, les apôtres sont autour d'elle ; elle dépose son esprit dans les mains du Fils. Le corps de la Vierge est cause de nombreux prodiges. Puis le corps est transporté triomphalement à Gethsémani et y fut enterré. Sur ce point Siméon se réfère au témoignage de l'évêque de Jérusalem. Après trois jours le tombeau fut rouvert pour permettre à un apôtre retardataire de vénérer le corps de la mère de Dieu, qui cependant n'y était plus. Etait resté le manteau. Suit l'histoire du transport du vêtement à Constantinople et l'origine du sanctuaire de Blacherne[8].
Source :
-Patristique du 1er Millénaire
[1] Les œuvres du Métaphraste sont publiées en PG 114 - 116. La traduction italienne de la Vie de Marie est in Testi Mariani del Primo Millennio, Roma 1989, vol. II, pp. 980-1019.
[2] Simon Métaphraste. Vie de Marie § 1
[3] Simon Métaphraste, Vie de Marie 27
[4] Simon Métaphraste, Vie de Marie 28
[5] Simon Métaphraste, Vie de Marie 32
[6] Simon Métaphraste, Vie de Marie 34
[7] Simon Métaphraste, Vie de Marie 36
[8] Simon Métaphraste, Vie de Marie 39-52
-sur Blacherne et le manteau de Marie, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’âge d’or byzantin, dans l’Encyclopédie mariale
L.GAMBERO (Univ. Pontif. Marianum, Rome) et l’équipe de MDN.