Réfléchir aux controverses de Jésus, c'est réfléchir à la puissance de sa Parole et à ses effets différents selon que celui qui la recevait avait une bonne volonté ou une volonté sensuelle qui n'est jamais droite. Les apôtres étaient des hommes ordinaires qui sont devenus saints mais Judas n'a pas voulu.
Réfléchir aux controverses de Jésus, c'est aussi connaître la complexité et la durée du tourment quotidien de Jésus qui culmine par la Passion sanglante. C'est mesurer la profondeur de sa patience et la liberté avec laquelle il avance.
Tout le monde peut dire « je suis le messie » ou « je suis le prophète comme Moïse », après tout, ce ne sont que des mots.
Mais,
- dès qu'il y a des signes forts (par exemple Jésus fait un miracle qui ressemble fortement aux miracles de Moïse, multiplier les pains comme Moïse donnait la manne),
- dès que les gens non seulement écoutent mais se convertissent et sont transformés (la miséricorde divine re-créé littéralement !),
- dès que les foules suivent Jésus et mettent en pratique son enseignement,
... on peut comprendre que les autorités religieuses se mobilisent...
Mais que peuvent dire les autorités ? Jésus est Saint ! Moïse était humble, plus encore Jésus ! Moïse conduisait au Dieu vivant, plus encore Jésus !
Pourtant, ses adversaires s'acharnent. Certains l'accusent de chasser les démons par connivence avec le chef des démons. Jésus répond que si Satan lutte contre les démons, son royaume ne peut pas tenir, et il démasque le « péché contre l'Esprit Saint », c'est-à-dire l'orgueil caché qui empêche d'adhérer à la vérité. Un péché qui ne peut pas être pardonné puisqu'il refuse la source du pardon...
Jésus donne le pardon, il apparaît donc comme le « Temple céleste », le nouveau Temple qui en quelque sorte concurrence les institutions juives...
Certes, dans son enseignement Jésus désigne sans cesse la miséricorde du Père et, en un sens, il pourrait apparaître simplement comme le prophète eschatologique de la miséricorde, mais il est aussi « le Fils » qui appelle Dieu « Père », (et, souvent aussitôt, se désigne mystérieusement comme « Fils de l'homme »- comme si ce n'était pas évident qu'un homme soit un fils d'homme...).
Longtemps Jésus parle et tente d'éclairer les consciences. Mais la lumière ne viendra que par l'accomplissement de la Rédemption. Il faut que le Fils de l'homme souffre et meure...
Jésus ne fuit pas et on lui fait un procès pour "blasphème contre le temple", qui devient rapidement un procès pour "prétention à se faire l'égal de Dieu". (Il y a une gradation et la conscience de chaque accusateur reste un mystère).
Le fait est que c'est sur le titre « Fils de l'homme » que se condensent les multiples soupçons et accusations contre Jésus, parce que c'est aussi en tant que Fils de l'homme que Jésus s'était fait l'égal de Dieu.
N.B. Dans l'Eglise primitive, c'est aussi lorsqu'Etienne dit : "Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu." (Actes 7, 56), que les adversaires d'Etienne commencent à le lapider...
Ainsi, la controverse contre Jésus se prolongera contre ses disciples.
Sources : Les articles donnés en approfondissement.
Synthèse Françoise Breynaert