Le Seigneur Dieu est roi, l'Ancien Testament le proclame depuis le 1° Isaïe (Is 6, 5). En tant que roi, le Seigneur Dieu est le maître des évènements (de la « Providence » dira-t-on ensuite). En tant que roi, il est l'auteur de la Loi (législateur) et le juge au dernier jour.
Jésus est roi parce qu'il est vrai Dieu et vrai homme, ce qui signifie que Jésus est maître des évènements, législateur et juge. Il est le Roi des rois (Ap 19, 16).
Sa royauté sur le monde n'est pourtant pas de ce monde (Jn 19, 36), c'est-à-dire qu'il n'exerce pas la domination à la manière des hommes (pécheurs), il exerce sa royauté par l'amour, dont la manifestation suprême est sa mort (d'amour) sur la croix et sa résurrection (d'amour).
Le dernier dimanche de l'année liturgique célèbre la seigneurie du Christ sur les coeurs et sur l'histoire.
Dans la première lecture, il est dit :
« Toutes les tribus d'Israël vinrent auprès de David à Hébron et dirent: "Vois! Nous sommes de tes os et de ta chair." [...] Tous les anciens d'Israël vinrent donc auprès du roi à Hébron, le roi David conclut un pacte avec eux à Hébron, en présence de YHWH, et ils oignirent David comme roi sur Israël » (2Samuel 5, 1-3)
Même s'il n'y pas entre eux un lien de parenté biologique, les habitants reconnaissent David comme étant leur roi en exprimant un lien de parenté : "Vois! Nous sommes de tes os et de ta chair."
De même, lorsque les chrétiens reconnaissent Jésus comme étant leur roi, ils reconnaissent avec lui un lien de parenté. Choisir que Jésus est notre roi, c'est aussi dire que nous sommes de sa famille. Ainsi la mère du roi est notre mère.
Au temps de David, la reine n'est pas l'épouse du roi, mais la mère du roi.
De même, Marie, la mère de Jésus, le nouveau David, est notre reine.
La seconde lecture, Colossiens 1, 15-20, nous montre le mystère du Christ :
«C'est en lui qu'ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre » (Col 1, 16)
et « Dieu s'est plu à faire habiter en lui toute la Plénitude et par lui à réconcilier tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. (Col 1, 19-20).
Il semblerait que le Christ fasse tout et que la réponse de l'humanité ne soit pas décisive. Mais nous faut lire ce qui est dit au centre de cet hymne :
« Il est aussi la Tête du Corps, c'est-à-dire de l'Eglise » (Col 1, 18).
L'image de « la tête du Corps » exprime l'importance du Christ, et il exprime aussi l'importance de l'Eglise : il n'y a pas de tête vivante sans un corps vivant, la tête ne fait rien sans le corps.
Cette image montre donc, discrètement, la place de l'Eglise, et de Marie, dans le règne du Christ : une place seconde, mais essentielle.
L'Evangile selon saint Luc nous montre Jésus en croix, un écriteau proclame sa royauté (Lc 23, 35).
Nous avons l'image d'un Jésus qui est roi, dont les chefs disent qu'il en a sauvé d'autres.
« Les chefs, eux, se moquaient: "Il en a sauvé d'autres, disaient-ils; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ de Dieu, l'Elu ! » (Luc 23, 34).
Les chefs disent cela en se moquant, mais c'est une réalité : Jésus en a sauvé d'autres, et il ne pense pas à se sauver lui-même.
Jésus pense à implorer la miséricorde de Dieu pour continuer d'en sauver d'autres. Le « bon larron » crucifié à côté de Jésus, l'a bien compris. Il disait :
« "Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes; mais lui n'a rien fait de mal." Et il disait: "Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume." » (Luc 23, 40-41).
Jésus est roi d'amour et sauveur des pécheurs.
Sa mère est reine de miséricorde : quand nous demandons à Marie de régner en nous, elle nous conduit à la reconstruction et à la vie éternelle.
Avec la Vierge Marie :
En célébrant le Christ roi de l'univers, l'Eglise ne peut pas oublier que « la Vierge immaculée [...] est exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap 19,16), victorieux du péché et de la mort.» (Vatican II, Lumen Gentium 59).
C'est pourquoi l'Eglise a aussi institué la mémoire de "Marie Reine", le 22 août.
Synthèse Françoise Breynaert