La dévotion envers le Nom de Marie, qui a débuté dès les premiers siècles du christianisme, a traversé les siècles et a donné lieu à la fête liturgique du Saint Nom de Marie (mémoire facultative), fixée au 12 septembre.
Saint Ambroise de Milan, docteur de l'Église (339-397), s'exclamait :
« Ô Marie, votre nom est un parfum qui répand la suave odeur de la divine grâce. Qu’il descende donc sur moi, ce parfum céleste et qu’il pénètre jusqu’aux dernières fibres de mon âme ! » [1]
Saint Pierre Chrysologue, Docteur de l'Église (406-450) a commenté, dans un Sermon sur l'Annonciation, le fait que l'ange Gabriel appelle la Vierge Marie par son nom à l'Annonciation :
« De peur qu’en Marie le limon friable de notre corps ne s’affaissât sous le poids énorme du céleste édifice ; de peur que cette branche délicate qui devait porter le fruit de tout le genre humain ne se rompit, l’Ange a bientôt pris les devants et dit à la Vierge : « Ne craignez pas, Marie. » Avant d’énoncer le motif de sa mission, il lui fait entendre, par ce nom, quelle est sa dignité. Car le mot hébreu de Marie, en latin Domina, signifie souveraine. L’Ange l’appelle souveraine, pour lui ôter la crainte qui appartient à la servitude, destinée qu’elle est à devenir la Mère du Dominateur, celui qu’elle doit enfanter ayant obtenu, par son autorité même, qu’elle naquît et fût appelée souveraine. « Ne craignez pas, Marie, car vous avez trouvé grâce. » C’est vrai : celui qui a trouvé grâce ne saurait craindre. Or, vous avez trouvé grâce. »
La dévotion au Saint Nom de Marie s'est enrichie au fil du temps, notamment grâce aux révélations faites par la Vierge Marie à Sainte Brigitte sur la puissance de son Saint Nom, en particulier pour lutter contre les démons.
Vienne était assiégée depuis le 14 juillet et sa reddition était une question d’heures. Le rapport de force n’était pas en faveur des troupes chrétiennes, mais Vienne se confiait à l’intercession de la Vierge.
La bataille commença à l’aube du 11 septembre 1683... Et le soir, l’étendard du grand vizir turc était tombé aux mains du roi polonais Jan Sobieski.
Le lendemain, 12 septembre, le roi fit son entrée dans la ville en liesse, et vint assister à la messe et au Te Deum en l’église de la Vierge de Lorette à laquelle il attribuait la victoire.[2]
Dès l'année 1683, la fête fut étendue à toute l’Eglise et fixée au dimanche suivant la Nativité de Marie. Depuis 1823 elle est la fête patronale de la Société de Marie (Marianistes).
Le pape saint Pie X a fixé la date au 12 septembre, jour anniversaire de célébration de la victoire. La fête a disparu du calendrier romain en 1974.
Elle fut réintroduite ensuite par Jean-Paul II, en tant que "mémoire facultative".
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Puisque la fête se réfère d'abord au nom de Marie, c'est l'occasion de prier avec un grand texte de saint Bernard (†1153) qui interprète le nom de la Vierge Marie.
Comme le suggère l'Écriture (Gn 3, 15 ; Ap 12, 3), Marie est la femme forte, présente dans les luttes de l'histoire, en tant que mère du Christ.
La Vierge protège les chrétiens mais elle manifeste aussi sa tendresse envers les musulmans. Ainsi, l'appel à la Vierge Marie ne peut pas servir pour maintenir et aggraver les divisions religieuses. Il doit servir de pont pour le dialogue et la communion.
[1] Saint Ambroise de Milan, De institutione virginis et S. Mariae viirginitate perpetua, I, 13
[2]Selon un récit de la bataille de Vienne en l'an 1683.
-sur les normes universelles de l’année et du calendrier liturgiques, en ligne
-sur le Saint Nom de Marie, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la méditation de st Bernard concernant le Nom de Marie, associé à l’étoile
-sur la bataille de Vienne de 1683, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Marie dans l’Islam, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la Vierge Marie et les relations entre Chrétiens et Musulmans, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la Vierge Marie dans le combat de l’Église, dans l’Encyclopédie mariale
Françoise Breynaert et l’équipe de MDN.